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la Cagouille Enchaînée
20 août 2010

BON REMÈDE OU PILULE A FAIRE AVALER ?

Les mutuelles sont-elles sur le point de changer leur mode de remboursement ? En tout cas, la Mutualité française qui regroupe la plupart d'entre elles, est en train d'étudier un système qui tiendrait d'abord compte de l'efficacité des médicaments. En des temps de crise où l'heure est plus à se serrer la ceinture qu'à jeter l'argent des mutualistes par les fenêtres, on se dit qu'à première vue, l'idée n'est pas mauvaise. D'autant que, c'est bien connu, si la santé n'a pas de prix, elle a un coût de plus en plus élevé en raison notamment de l'introduction de thérapeutiques de plus en plus pointues. Ce système de remboursement ne serait d'ailleurs qu'un copier-coller de la façon dont la Sécu module elle-même ses remboursements. De 100 % à 15 % en passant par 65 % et 35 %, et avec pour chaque catégorie de médicament une couleur de vignette différente. Qu'au lieu de rembourser à la couleur de la vignette, les mutuelles soient soucieuses de faire le tri selon l'efficacité des médicaments de chaque catégorie concernée, pourquoi pas ? Sauf que derrière ce qui peut apparaître comme un raisonnement de bon sens, il est difficile de ne pas voir pointer des préoccupations prenant peut-être moins en compte l'avenir de notre bonne mine que de la santé purement économique des dites mutuelles. Ce qui interroge c'est d'abord la façon très discrète dont la Mutualité a mené son affaire. Pourtant rarement avares de pub, les mutuelles se sont bien gardées d'avertir leurs adhérents de l'enquête statistique qu'elles menaient depuis quelques semaines dans certaines pharmacies. Elles n'ont pas plus chanté victoire alors pour cette enquête, elles ont réussi - grâce à la Cnil - à obtenir des informations sur le «service médical rendu» de certains médicaments, info que la Haute Autorité de Santé gardait top-secret jusqu'à présent... Une modestie qui fait tiquer beaucoup de monde. A commencer par les associations de patients. Ceux-ci s'interrogent sur la relativité et la validité de cette «efficacité». Ceci d'autant plus que la grippe H1N1 est passée par là et n'a rien fait pour améliorer la crédibilité et l'indépendance des experts... On peut surtout s'alarmer que, sous couvert de rationalisation des dépenses, on instaure un système de remboursement et donc de cotisations à plusieurs vitesses. Le risque est en effet de voir les mutuelles se laisser contaminer par la logique des grandes assurances privées et d'abandonner le principe de solidarité qui est l'essence même de leur existence. La crainte ( ...)

   
Edito du 19 Août - Jacques GUYON | charentelibre.fr

 

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