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la Cagouille Enchaînée
28 janvier 2011

LA FRANCE A-T-ELLE BESOIN D’AUTANT DE CRS ?

Des villes vont perdre leurs CRS, les syndicats protestent. Mais les coupes budgétaires d’Hortefeux renvoient au vieux débat sur l’utilité de ces troupes. 

Les CRS n’ont pas le droit de grève. Alors pour protester, ils se font porter pâle. C’est le cas à la compagnie de Sainte-Foy-les-Lyon où 90% des troupes se sont mises en arrêt maladie. A la Rochelle, Strasbourg et même à Marseille ( qui compte trois compagnies ) les CRS sont aussi menacés. Mercredi, Brice Hortefeux, devant le syndicat Unité SGP Police, a confirmé qu’il existait
  qu’il existait des « études en cours »  sur la fermeture de la compagnie de Sainte-Foy-les-Lyon et d'une compagnie à Marseille. Les CRS pourraient alors rejoindre les commissariats. En revanche, il a parlé de « rumeurs infondées » pour les autres fermetures. Des annonces pourraient être faites le 1er février. La Direction centrale des CRS compte 14 000 fonctionnaires et est divisée en 61 compagnies.

Sept escadrons de gendarmerie mobile pourraient aussi fermer cette année notamment à Narbonne après les huit supprimés en 2010. C’est donc toute une restructuration de troupes chargées du maintien de l’ordre (émeutes urbaines, encadrement des manifestions...) qui se prépare. Un paradoxe pour un ministre et son chef de l’Etat qui ont fait de la répression de la violence une marque de fabrique. Mais Brice Hortefeux avait signalé dès vendredi 21 janvier : « Il n'y aura pas d'amputation mais un redéploiement ».

Les syndicats s’opposent bien sûr à ces coupes budgétaires. Joint par Marianne2, Didier Mangione, chargé des CRS au syndicat Unité SGP Police, rappelle que les CRS ont perdu 1 300 postes depuis 2007 à cause de la RGPP.  La méthode choque aussi. « La nouvelle est tombée comme un couperet », affirme Didier Mangione. Idem du coté politique, Jean-Jacques Urvoas, secrétaire national à la sécurité du PS, affirme à Marianne2 que Brice Hortefeux a assuré aux députés que les CRS ne seraient « pas touchés » par la rigueur. Pour l’heure, peu de détails ont filtré sur cette réforme qui doit débuter le 1er février. Ce sera la première fois depuis 1944, date de création des CRS, que des compagnies sont purement et simplement fermées. « On supprime des escadrons de gendarmerie mobile, des compagnies de CRS mais qui va faire notre métier ? », demande Didier Mangione.

Les CRS n'ont plus le monopole de la matraque
Là est le problème, sans adhérer aux coupes d'Hortefeux, on peut se poser des questions sur la plus-value apportée par les CRS. Hormis les gendarmes mobiles, d’autres unités de police s'occupent (entre autres) de maintien de l’ordre comme les compagnies départementales d’intervention (CDI) mais parfois aussi  qu’il existait des «
les brigades anti-criminalité (BAC). Nicolas Sarkozy, en tant que ministre de l’Intérieur puis chef de l’Etat, a lui-même lancé les compagnies de sécurisation (CS) en 2003.  D'ailleurs, les CDI, CS et BAC départementales sont en voie d'être regroupées dans une nouvelle unité : les compagnies de sécurisation et d'intervention. 

Plus récemment, a été créé à Grenoble suite aux émeutes qui ont frappé la ville, l’UMIR (Unité mixte d’intervention rapide), elle regroupe des gendarmes, des policiers de la BAC et des compagnies d’intervention… mais pas de CRS. « Les médias se trompent parfois, tout ce qui a un casque et un bouclier n'est pas forcément un CRS », précise Didier Mangione. A l’inverse, les CRS ne sont pas toujours derrière un bouclier dans les manifestations. Ils s’occupent aussi de la police de la route et même de sauvetage en mer et en montagne. « Le problème, c’est que le maintien de l’ordre est devenu une infime partie des missions des CRS », ajoute le syndicaliste.
   (...) 

   MARIANNE2.fr 

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