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la Cagouille Enchaînée
28 février 2011

LES INTERNATS D'EXCELLENCE MONTENT LENTEMENT EN PUISSANCE

latribune.fr - 27/02/2011, 10:43
Ces internats doivent à terme offrir de bonnes conditions de travail à 20.000 jeunes issus de milieux défavorisés. A ce jour, 6.238 places sont ouvertes. 

Alors que la phase d'information des familles intéressées par l'internat d'excellence pour la rentrée 2011 débute, le Premier ministre a fait un point il y a 10 jours sur ce dispositif à l'occasion d'un comité interministériel des villes (CIV) chargé de préparer pour l'automne une seconde phase du programme de rénovation urbaine (PNRU). "Le comité a décidé de poursuivre le développement des internats d'excellence avec l'ouverture d'une dizaine d'internats la rentrée prochaine (soit 1.500 places supplémentaires à terme)", a ainsi indiqué François Fillon concernant cette mesure du volet "éducation" du plan Espoir Banlieues. Ces structures ont pour objectif "d'offrir à des élèves de milieu modeste" de la 6ème à bac + 2 (classes prépas, BTS) "les conditions de travail dont ils ne disposent pas chez eux", rappelle-t-on au ministère de l'Education nationale.

6.238 places offertes

Depuis l'ouverture du premier et désormais fameux internat d'excellence à Sourdun, dans l'académie de Créteil, en septembre 2009 (avec 150 élèves issus de l'éducation prioritaire), on compte à ce jour 6.238 places offertes dont la grande majorité (5.126) sont des places labellisées dans des établissements existants, seulement 1.080 places ayant été créées dans 13 nouveaux internats dédiés (casernes réhabilitées, internats désaffectés revitalisés). A la rentrée 2011, 500 nouvelles places labellisées et 1.700 places ex nihilo devraient voir le jour soit 8.400 places offertes. Malgré tout, l'objectif des 20.000 places (8.000 nouvelles et 12.000 labellisées) semble encore loin. "Nous n'aurons pas 20.000 places fin 2012 mais à cette échéance, tout sera en place pour que soit atteint cet objectif avec la montée en charge naturelle", assure-t-on dans l'entourage du chef de l'Etat, sachant que 1.000 places nouvelles impliquent un potentiel de 3.000 places.

Facture

Quoiqu'il en soit, si les internats d'excellence touchent moins de 1 % des élèves du secondaire en grande difficulté, "on peut se poser la question du coût d'un tel dispositif", critique Christian Chevalier, secrétaire général du SE-Unsa. Le coût moyen de fonctionnement par élève en internat étant de 20 % à 25 % plus élevé que le coût « classique » d'un élève mais le gouvernement table à terme sur "des économies d'échelle". Côté fonctionnement, l'Education nationale (5 millions d'euros sont inscrits dans le PLF 2011 pour les 13 internats ouverts depuis 2009) bénéficie de l'aide de l'Acsé (Agence nationale pour la cohésion sociale et l'égalité des chances, placée sous la tutelle du ministre de la Ville) à hauteur de 2.000 euros par place mais aussi de l'aide d'entreprises (dont 2,5 millions d'euros de la Fondation Total). Côté investissements, l'Etat bénéficie dans le cadre du grand emprunt d'une enveloppe de 500 millions d'euros dont l'opérateur est l'Agence nationale pour la rénovation urbaine (Anru). Et bien sûr, l'Etat mise de plus en plus sur le cofinancement des collectivité locales. "Le coût moyen d'investissement par élève en internat pour une collectivité locale est d'ordinaire de 77.000 euros voire 105.000 euros en Ile-de-France. Dans le cas des internats d'excellence, il est de 61.000 euros, ce qui est compétitif », précise le ministère qui escompte un "effet de levier". Des économies d'échelle sont aussi prévues via "l'optimisation de la dépense", précise l'Elysée. Déjà, la facture de 2011 s'avère de près de 70 millions d'euros inférieure au prévisionnel. Pour autant, si certaines collectivité sont prêtes à participer jusqu'à hauteur de 50 %, d'autres refusent. C'est le cas pour l'Ile-de-France et le Languedoc-Roussillon ce qui a conduit l'Etat à faire des internats de Sourdun et de Montpellier (47 millions d'euros d'investissements pour financer la réhabilitation de l'ancienne caserne de l'EMSAM en centre ville) des établissements d'Etat (financés à 100 % par l'Etat).

"Refiler le mistigri de la dépense publique aux collectivités n'a aucun intérêt. Il faut plutôt mettre les moyens en terme d'encadrement dans les zones difficiles dès les plus jeunes classes, ce qui coûte moins cher à terme", juge Thierry Cadart, secrétaire général du Sgen-CFDT.

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