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la Cagouille Enchaînée
8 mars 2011

PARIS RÉAFFIRME ÊTRE DISPONIBLE POUR NEUTRALISER L'AVIATION LIBYENNE

08/03/2011 à 10h04 (mise à jour à 19h16)

Selon les insurgés, un représentant de Kadhafi a proposé d'ouvrir des négociations, mais cette offre a été immédiatement rejetée. Toutefois, l'opposition s'engagerait à ne pas le poursuivre devant la justice s'il quitte le pays. 

L'Essentiel

•Les forces de Kadhafi bombardent à nouveau Ras Lanouf.

•Kadhafi prêt à partir? Selon plusieurs médias arabes, un intermédiaire mandaté par lui aurait proposé une réunion avec les rebelles pour négocier son départ. Une proposition refusée par l'opposition, qui s'engagerait toutefois à ne pas le poursuivre judiciairement s'il quitte le pays. Plus tard dans la journée, le régime de Kadhafi a démenti formellement cette offre de négociations.

•Les diplomates français et britanniques travaillent sur un projet d'exclusion aérienne à présenter en fin de semaine au Conseil de sécurité de l'Onu.

•Suivez les dernières évolutions de la situation via une liste de comptes Twitter, sélectionnés par Libération.

Le résumé de la journée, en carte.

LibyeMap110308

Sur le plan militaire:

Selon Al-Jezira, Kadhafi aurait proposé aux insurgés une réunion avec le Congrès général du peuple rebelle pour examiner les conditions de son départ assorties de garanties. Le régime libyen a lui démenti formellement cette offre de négociations selon un responsable gouvernemental sous couvert de l'anonymat.

Avérée ou pas, l'un des porte-paroles de l'oppostion, Mustafa Gheriani, a déclarée que cette offre avait été refusée:

«Je confirme que nous avons reçu des contacts venant d'un représentant de Kadhafi qui voulait négocier sa sortie. Nous l'avons rejeté. Nous ne négocions pas avec quelqu'un qui a fait couler le sang libyen et qui continue de le faire. Pourquoi devrions-nous faire confiance à cet homme aujourd'hui?»

Toutefois, l'opposition s'engage à ne pas entamer de poursuites judiciaires contre Kadhafi s'il démissionne et quitte le pays, assure mardi à l'AFP le président du Conseil national mis en place par les insurgés pour préparer la transition. 

Sur le terrain. Un pilonnage intensif est en cours à l'ouest du port pétrolier de Ras Lanouf.

A environ 7 km à l'ouest de Ras Lanouf, des dizaines de combattants rebelles peuvent être vus se ruant sur une rue déserte à bord de pick-up, camionnettes ou même à pied.

Le journaliste de l'AFP présent sur place a vu trois combattants conduits vers un hôpital, après avoir été blessés dans ce secteur situé entre Ras Lanouf et la ville de Ben Jawad, plus à l'ouest, reprise dimanche par les forces loyales au colonel Kadhafi.

Un avion a déjà bombardé ce midi un immeuble d'habitation de deux étages près du port pétrolier de Ras Lanouf, soufflant la façade du rez-de-chaussée, selon un journaliste de l'AFP. Un autre avion, ou le même, a mené une attaque plus tôt dans la journée dans le désert, provoquant un énorme nuage de fumée grise, à l'est du port pétrolier de Ras Lanouf, base la plus avancée de l'opposition dans l'est libyen.

Depuis plusieurs jours, Ras Lanouf, Ben Jaouad et Brega sont l'objet de combats entre les insurgés et les forces de Kadhafi.

Ce sont des points primordiaux pour le contrôle du pétrole et de l'est du pays.

A l'ouest du pays, un jeune Tunisien de retour de Zenten, à 145 km au sud-ouest de Tripoli, a affirmé mardi à l'AFP que huit Libyens pro-Kadhafi avaient été tués lundi dans cette ville aux mains des insurgés.

Sur le plan diplomatique:

La France est disponible pour neutraliser avec d'autres les avions militaires libyens, mais pas au sein de l'Otan, déclare mardi à l'Assemblée nationale le ministre des Affaires étrangères, Alain Juppé, en promettant des "propositions fortes" vendredi lors d'un sommet européen.

"L'Otan n'est pas l'organisation adaptée pour le faire. Il faut un mandat des Nations unies. Nous sommes disponibles pour intervenir avec d'autres afin de protéger les populations, en empêchant Kadhafi d'utiliser ses moyens aériens", dit-il.

"Il est nécessaire de le faire en pleine liaison avec la Ligue arabe et l'Union africaine, c'est ce à quoi nous travaillons", ajoute le ministre.

Depuis lundi, la France et la Grande-Bretagne travaillent sur un projet de résolution du Conseil de sécurité de l'ONU imposant une zone d'exclusion aérienne au-dessus de la Libye. Selon des diplomates, ils veulent la présenter dès cette semaine. L'adoption d'une telle résolution semble cependant délicate, en raison de la réticence de certains pays, comme la Chine et surtout la Russie.

Le secrétaire général de l'Otan, Anders Fogh Rasmussen, a confirmé lundi que l'alliance militaire examinait tous les scénarios pour être prête à agir mais il a tenu à préciser qu'elle n'interviendrait pas en Libye sans mandat de l'ONU.

Ceux qui sont officiellement pour la «zone d'exlusion»:

•La France

•Le Royaume-Uni

•L'Organisation de la conférence islamique (OCI) (57 membres dont la Libye, un milliard de musulmans)

•Les monarchies arabes du Golfe (les Emirats, l'Arabie saoudite, le Koweït, le Qatar, le sultanat d'Oman et Bahreïn)

Ceux qui sont contre:

•La Chine

•La Russie

Par ailleurs, deux représentants du Conseil national de transition constitué par l'opposition en Libye ont été invités ce mardi au Parlement européen à Strasbourg pour informer l'Union européenne des développements dans leur pays, a annoncé lundi le président du groupe Libéral Guy Verhofstadt.

La ligue Arabe va elle se réunir vendredi pour discuter de l'escalade de la violence.

Gel des avoirs.

Les 27 pays européens se sont mis d'accord ce mardi sur de nouvelles sanctions contre la Libye visant notamment un fonds souverain et la banque centrale, après le gel des avoirs de Khadafi et de 25 de ses proches fin février, selon des diplomates.

Sur le plan humanitaire:

Plus de 190 000 personnes ont déjà quitté la Libye. Les Européens ont une hantise: que la situation se dégrade au point de se traduire par une vague d'émigration massive d'Afrique du Nord vers le Vieux continent.

Ils craignent que des centaines de milliers d'habitants des pays du sud de la Méditerranée ne soient poussés à fuir vers l'Europe au cas où la vague de contestation historique qui secoue le monde arabe se traduirait par un surcroît de précarité économique et sociale.

Plus de 1.000 immigrants, pour la plupart tunisiens, sont arrivées entre dimanche soir et lundi sur l'île italienne de Lampedusa (sud de la Sicile).

---> A lire sur ce sujet le reportage de Jean-Louis Le Touzet à Lampedusa (zone abonnés).

Une plateforme de crise à Bruxelles coordonne depuis vendredi le pont aérien mis en place par les pays européens pour évacuer les milliers d'Egyptiens bloqués en Libye.

L'Italie va rapatrier par deux vols de la compagnie nationale Alitalia environ 600 ressortissants du Bangladesh qui ont fui les combats en Libye pour se réfugier en Tunisie, annonce ce mardi le ministère italien des Affaires étrangères

Sur le plan économique:

Les prix du pétrole reculent mardi en cours d'échanges européens, alors que le marché réagitt à des rumeurs sur la possibilité d'un départ négocié de Libye du colonel Kadhafi et que des membres de l'Opep ont indiqué entamer des discussions informelles sur l'état du marché.

Vers 11H30 GMT (12H30 à Paris), le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en avril s'échangeait à 114,90 dollars sur l'InterContinental Exchange (ICE) de Londres, en baisse de 14 cents par rapport à la clôture de lundi.

Sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de «light sweet crude» (WTI) pour la même échéance cédait 20 cents à 105,24 dollars, après être grimpé la veille à son plus haut niveau depuis septembre 2008.

Relire le récit de la journée de lundi.

    LIBERATION.fr  

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