BELGIQUE - LE NOMBRE DE DEMANDES D’ASILE EXPLOSE

VERONIQUE LAMQUIN - vendredi 25 mars 2011, 09:42

Philippe Courard, secrétaire d’État à l’Intégration sociale, tire la sonnette d’alarme. Le nombre de demande d’asile est en hausse de 30 % par mois.

L’interview de Courard dans Le Soir

Rien que pour les mois de janvier et de février, le nombre de demandes d’asile a grimpé de 30 % par rapport à la même période de 2010.

Conséquence : les centres d’accueil, malgré les 3.000 places créées en novembre, sont pleins, ou sur le point de l’être.

Pour Philippe Courard, secrétaire d’État à l’Intégration sociale, « il y a urgence humanitaire. Le taux d’occupation des centres d’accueil est de 96 %. Si on ne fait rien dans les prochaines semaines, on va se retrouver avec 2.000 personnes dans la rue. »

Si la situation est grave à l’heure actuelle, elle pourrait devenir carrément critique à très brève échéance, lorsque notre pays devra accueillir les réfugiés des révolutions arabes : Egypte, Tunisie et bien sûr la Libye, qui est un pays en guerre.

Face à cette urgence, quelle solution ? « On ne peut continuellement ouvrir de nouveaux centres d’accueil. La population belge ne le comprendrait pas. »

Philippe Courard se tourne dès lors vers la Défense nationale. « Il y a des sites militaires qui pourraient être opérationnels assez vite. » Par ailleurs, le secrétaire d’État espère recevoir de nouveaux moyens de la part du gouvernement. Un gouvernement qui répond assez peu à ses appels à l’aide, regrette-t-il.

Repères

Plus d’arrivées que de départs

Tout le problème est là…

En février, 1.860 personnes sont entrées dans le réseau d’accueil belge. Soit 30 % de plus qu’en février 2010. Dans le même temps, 1.427 en sortaient (soit parce qu’elles ont été régularisées soit parce que, refusées, elles ont dû quitter le territoire).

Une procédure très lente

En moyenne, le traitement du dossier d’un demandeur d’asile prend seize mois ! Or, durant ce temps, le demandeur est pris en charge par les structures d’accueil de l’État fédéral. La situation n’est pas près de s’arranger, puisque le nombre de dossiers à traiter ne cesse d’augmenter. Le Commissariat général aux réfugiés et apatrides (CGRA) affiche un gros arriéré : 11.000 dossiers sont en souffrance.

Saturation du réseau d’accueil

Au total, 23.000 places sont disponibles (3.000 ont été créées en novembre dernier). Lorsque les structures sont pleines, les demandeurs d’asile sont logés, aux frais de l’État, dans des hôtels.

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