SÛRETÉ NUCLÉAIRE : L'EPR AUSSI SERA RÉEXAMINÉ

vendredi 01 avril 2011

À Flamanville, le chantier est à mi-parcours.

Décidés au lendemain de l'accident de Fukushima, au Japon, les tests de sécurité pour toutes les centrales nucléaires françaises concerneront aussi les réacteurs en construction (Flamanville) ou en projet (Penly).

Les déclarations d'André-Claude Lacoste, président de l'Autorité de sûreté nucléaire, font trembler EDF. En évoquant l'éventualité d'un moratoire pour l'EPR, mercredi, devant les parlementaires, il a jeté un pavé dans la mare.

Le réacteur en construction à Flamanville (Manche) devra, lui aussi, intégrer les leçons de la catastrophe de Fukushima. Comme pour toutes les centrales en activité, EDF devra vérifier les conditions de sécurité de son réacteur de troisième génération.

Sarkozy :« Pas d'alternative »

« C'était prévu, assure la direction d'EDF. Nous ferons toutes les vérifications de sécurité sur le chantier, comme sur une tranche réacteur en fonctionnement. Pour l'instant, ça n'a rien changé. Les 3 500 salariés travaillent normalement sur le chantier. L'ASN est une autorité indépendante. Nous sommes à son écoute. Et nous répondons à toutes ses injonctions. »

En visite au Japon, le président français Nicolas Sarkozy a réaffirmé le choix nucléaire de la France et exclu, implicitement, tout moratoire. « Nous avons pris des engagements de réduction des gaz à effet de serre. Pour les remplir, il n'y a pas 150 solutions, il y a le nucléaire, a-t-il martelé. Le problème est un problème de norme de sûreté plus que de choix de l'énergie nucléaire, pour laquelle il n'y a pas d'alternative, à l'heure actuelle. »

Le chantier de l'EPR a déjà accumulé les retards qui ont entraîné des surcoûts. Annoncée à 3,3 milliards, la facture du réacteur est passée à 5 milliards, selon les chiffres officiels d'EDF. Officieusement, on estime qu'il faudra un milliard de plus pour achever la construction.

Il est en tout cas trop tôt pour tirer toutes les leçons de l'accident de Fukushima. Faudra-t-il doubler l'enceinte des piscines de stockage du combustible usé ? Peut-être. Quant au second réacteur EPR prévu à Penly (Seine-Maritime), la pose de sa première pierre s'éloigne un peu plus chaque jour.

Thierry DUBILLOT.

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