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la Cagouille Enchaînée
4 avril 2011

UNE JEUNE FILLE DE 14 ANS EXÉCUTÉE POUR S'ÊTRE FAIT VIOLER AU BANGLADESH

BengladeshJeudi 31 mars 2011

Un soir, alors qu'elle se dirigeait de sa chambre vers des toilettes en extérieur, Hena, 14 ans, a été battue et violée par un de ses cousins, bien plus âgé qu'elle, au Bangladesh. La femme de l'agresseur les a alors surpris, et a commencé à rouer de coups la jeune fille. Rapidement, un imam a lancé une fatwa contre Hena. Elle avait selon lui commis un acte d'adultère, en ayant un rapport avec un homme marié.

La punition: 101 coups de fouets. Mais il n'en a fallu que 70 pour que la jeune fille s'évanouisse et doive être emmenée à l'hôpital. Elle est morte une semaine plus tard, le 31 janvier, d’hémorragie interne et d'une perte de sang excessive, raconte un blog du New York Times.

Son violeur, pour le même motif d'adultère, s'est fait condamner à 201 coups de fouets, mais il a réussi à s'échapper dès le début de son châtiment.

Ce cousin qui a abusé d'elle la harcelait sur le chemin de l'école depuis déjà un an, rapporte CNN. Le père de Hena s'en était plaint aux anciens du village, qui avaient ordonné au cousin de payer une amende et de ne plus déranger la jeune fille. Mais le cousin avait fait pression, et le père avait dû abandonner ses poursuites.

Les parents de Hena ont aussi été complètement impuissants face à la sentence de l'imam. Même si la charia est interdite officiellement au Bangladesh, les villages l'appliquent parfois informellement. L'ONU estime que presque la moitié des femmes bangladaises endurent des violences domestiques et qu'elles sont nombreuses à se faire violer, battre ou même tuer à cause du système patriarcal de leur pays.

Dans le cas de Hena, l'affront l'a poursuivie même après son décès: à l'hôpital, les médecins ont noté dans son rapport d'autopsie qu'elle s'était suicidée. Dans ce pays, il est courant que les femmes qui se sont fait violer se suicident pour éviter le déshonneur à leur famille.

Mais les parents de Hena ont porté plainte et le corps de leur fille a été exhumé. Un nouveau rapport fait état de blessures graves, et des poursuites ont été engagées à l'encontre de tous ceux qui ont contribué à l'exécution de la jeune fille.

Nicolas Kristof, du New York Times, s'est dit «outragé» par l'histoire de Hena, mais rassuré par la forte réaction de la société civile bangladaise. Il conclut son post par ce souhait :

«Espérons que la réaction publique et les jugements seront si forts que tous les villages de Bangladesh comprennent que de telles fatwas misogynes ne sont pas seulement immorales, mais aussi illégales. Et que le crime, ce n'est pas de se faire violer, mais de commettre un viol.»

Photo: Villagers in Munshiganj, Bangladesh / Rainer Ebert via Flickr CC License by

  
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