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la Cagouille Enchaînée
6 avril 2011

LE DISTILBÈNE, NOCIF SUR TROIS GÉNÉRATIONS

05/04/2011 | Mise à jour : 15:49

Le Distilbène était distribué aux femmes enceintes en France entre 1950 et 1977 pour prévenir des fausses couches.

Une étude montre que les petits-enfants des femmes traitées avec cette hormone de synthèse, interdite en 1977, sont 40 à 50 fois plus exposés au risque de malformations du pénis.

Une étude épidémiologique présentée lundi portant sur les effets du Distilbène révèle que les petits-enfants des femmes traitées avec cette hormone de synthèse - interdite depuis 1977 du fait de sa dangerosité - sont 40 à 50 fois plus exposés au risque de l'hypospadias, une malformation de l'urètre.

Le Distilbène (DES) est un médicament prescrit pendant près de 30 ans aux femmes enceintes pour prévenir les fausses couches. Entre deux et huit millions de femmes dans le monde ont été traitées de cette façon entre 1948 et 1976 avant que le produit ne soit interdit. En France, le DES a concerné environ 200.000 patientes. 100.000 bébés y ont été exposés in utero.

Des tumeurs vaginales chez les filles et des malformations génitales chez les garçons sont les effets secondaires reconnus depuis plusieurs années chez ces bébés exposés. Mais, selon l'équipe constituée autour du professeur Charles Sultan, du CHRU Lapeyronie de Montpellier, ces problèmes peuvent également toucher les petits-enfants des femmes traitées.

Troubles psychiatriques

En cas d'hypospadias, l'orifice de l'urètre se trouve anormalement positionné sur la face inférieure du pénis et non à son extrémité. Détectée lors de l'examen pédiatrique, elle nécessite une intervention chirurgicale lorsque l'enfant atteint un an environ. Selon Nicolas Kalfa, chirurgien pédiatre co-signataire d'une analyse à paraître dans la revue Fertility ans Sterility, la fréquence de cette malformation est de 0,2% dans la population. Elle passe à 8,2% chez les garçons issus «de grands-mères distilbène».

Interrogé mardi par Le Parisien, le fabricant du Distilbène, le laboratoire UCB Pharma a estimé, par la voix de son directeur général, Mohamed Chaoui, que «UCB a toujours assumé ses responsabilités quand elles sont établies. Mais, à notre connaissance, il n'y a aucun lien scientifique établi entre le Distilbène et la troisième génération de personnes concernées».

Par ailleurs, note le quotidien, l'association des victimes du Distilbène a regroupé de nombreux témoignages d'enfants - filles et garçons - de femmes qui ont pris du Distilbène et qui ont développé des troubles psychiatriques, comme des schizophrénies et des troubles suicidaires.

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Le Distilbène devant la justice

Un procès en appel concernant le Distilbène s'ouvre vendredi devant le tribunal de Versailles. En première instance, en 2009, le laboratoire UCB Pharma avait été condamné à verser plus de deux millions d'euros de dommages et intérêts à un enfant handicapé, en raison de l'exposition de sa mère au Distilbène durant la grossesse de sa grand-mère. Les juges du tribunal de grande instance de Nanterre (Hauts-de-Seine) avaient estimé que le très lourd handicap de Louis était directement lié à sa naissance très prématurée, qui était elle-même une conséquence directe de l'exposition in utero de sa mère au Distilbène.

   LEFIGARO.fr  

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