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la Cagouille Enchaînée
6 avril 2011

VIRGINIE CANTET MÈNE LA FRONDE DES PARENTS À BARBEZIEUX

6 avril 2011 | Mis à jour | 15h31   Pascal Huord

À Barbezieux, la présidente de la FCPE est de toutes les batailles. Si la victoire semble acquise pour les écoles, les inquiétudes demeurent au collège et au lycée. 

CantetVirginie

Virginie Cantet est sur le terrain presque tous les jours.
Et quand elle milite, c'est d'abord en pensant à ses enfants. photo CL

A Barbezieux, Virginie Cantet est sur tous les fronts de la fronde contre l'éducation nationale. On la croise le matin à l'école Jacques-Prévert, menacée de fermeture jusqu'à lundi dernier. Le soir, elle passe par le collège Jean-Moulin - où la section d'enseignement général et professionnel adapté (Segpa) est impactée par les réformes -, avant de tenir réunion au lycée dont les dotations horaires sont taillées à la serpe.

Depuis un mois, elle mène le combat des parents d'élèves à la tête de la Fédération des conseils de parents d'élèves (FCPE) barbezilienne. Elle tracte, pétitionne, réunit, informe. Sans perdre de vue ses deux enfants, Pierre, 5 ans, en maternelle et Margaux, 8 ans, en primaire, ni son travail d'assistante commerciale chez Amcor.

«Je suis sur le terrain dès que je le peux, pendant les disponibilités professionnelles» souligne-t-elle. Comme elle travaille à 80%, ça lui laisse une petite marge supplémentaire.

Pour elle, c'est presque trois journées dans une. Et un conjoint viticulteur «pas mal occupé lui aussi en ce moment». Les balades à moto que le couple apprécie, ce sera pour plus tard. À Barbezieux, elle a de quoi faire. Les trois niveaux de l'école sont touchés.

Faire exister Barbezieux

«On doit être présent partout» assume Virginie Cantet. Et même si chaque niveau (écoles, collège et lycée) a son référent FCPE, Virginie Cantet fédère.

«Avec le souci que l'on puisse tous travailler ensemble et que ce combat soit celui de toute l'école. C'est ce que l'on a réussi pour le moment avec les parents et les profs» explique la jeune femme de 38 ans. Même si la mobilisation des parents reste un autre combat.

«Ils nous soutiennent, signent les pétitions. Mais on sent une forme de fatalisme. Ils croient parfois que tout est ficelé d'avance. Qu'il n'y a plus rien à faire».

C'est précisément contre ce sentiment qu'elle lutte. Avec la volonté que le combat de Barbezieux ne soit pas noyé dans le conflit général. «Cognac bouge beaucoup. À Angoulême, il se passe des choses. On sait qu'il faut occuper le terrain pour rester présent et avoir nos chances de sauvegarder le plus d'acquis». Elle n'y réussit pas si mal, puisqu'outre la classe sauvée, un quotidien d'information gratuit de Paris l'a sollicitée.

«Vu de Paris, ils trouvaient qu'on se bougeait pas mal» s'étonne-t-elle. Pourtant elle le reconnaît en prenant la présidence de la FCPE à la rentrée dernière, elle ne s'attendait pas à devoir aller ainsi au charbon. «On ne mesure pas toujours l'ampleur de la tâche. Heureusement, nous sommes un groupe de parents très solidaire» explique-t-elle. «Et si quelqu'un baisse les bras, les autres sont là pour le regonfler».

Merci à la rectrice

Virginie Cantet n'est pas du genre à baisser les bras. Elle n'est pas une militante politique. «Mais les problèmes de l'école m'ont toujours intéressée». À tel point qu'elle a même tenté le concours pour devenir instit, avant de finalement s'orienter vers la filière commerciale. «J'ai été lycéenne à Élie-Vinet, et même pionne. Alors je suis plongée dans ce milieu depuis pas mal de temps». Elle a même été tentée par le métier d'institutrice avant de changer d'orientation.

Aujourd'hui, il faut tenir. Et si l'école semble sauvée, il reste le collège «et surtout le lycée qui nous inquiète beaucoup sur l'avenir et la réputation de cet établissement». Quand on est une jeune mère, on ne peut que se projeter sur l'avenir de ses enfants.

Et si les temps sont durs et l'avenir incertain, Virginie Cantet n'oubliera pas «la formidable leçon de vie que représentent ces combats. J'ai rencontré beaucoup de monde. Les échanges sont riches chaleureux. Pour ça au moins, je peux dire merci à la rectrice. Mais c'est bien la seule chose».

    CHARENTELIBRE.fr   

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