SUR LE NET, PRO ET ANTI GBAGBO CONTINUENT L'AFFRONTEMENT
11/04/2011 à 18h26 Par Chloé BOSSARD
Quelques heures seulement après l'arrestation de Laurent Gbagbo à Abidjan, les commentateurs citoyens s'affolent sur la toile. «Soulagement», «espoir», «victoire». Sur le site de microblogging Twitter, les messages de joie s'enchaînent. Depuis 16h, on dénombre en moyenne une cinquante de tweets par minute comportant le hashtag #civ2010, créé au lendemain des élections ivoiriennes afin de rendre compte des affrontements. «Cette arrestation est la vôtre, bravo à tous !», lance l'homme politique ivoirien @ALAINLOBOG aux partisans d'Alassane Ouattara, quelques minutes après l'arrestation. Pour l'Ivoirien @kevariste225, cet événement doit dépasser les frontières de la Côte d'Ivoire, et être un «signal fort à tous les dictateurs».
Vivement commentée, la vidéo de l'arrestation circule en masse sur le web. Sites d'information, blogs et réseaux sociaux relaient en permanence les images tournées par TCI, la chaîne de télévision ivoirienne pro-Ouattara. On y voit l'ancien président contraint d'enlever une partie de ses vêtements.
«C'est un fait de guerre»
Du côté des partisans de Laurent Gbagbo, c'est le sceptiscisme. Cet après-midi, l'auteur du blog Afrohistorama criait à l'intox, refusant de confirmer l'arrestation sur son site :
Mais le choc a vite laissé place aux accusations visant la France. Sur Twitter, @prettynancyk citait le nom d'un «nouveau département français» nommé Côte d'ivoire. Le blogueur Claudius va plus loin. Selon lui, Laurent Gbagbo aurait été kidnappé par les forces armées françaises, et non pas arrêté selon les règles. «Les militaires français ont commis un putsch : c'est un fait de guerre, non pas un acte de police ni de justice», écrit-il. Une manoeuvre commandée par «Sarkozy 1er, roi de France», dans le but de garder la main-mise sur le pays. Conclusion : «Laurent Gbagbo est, selon la constitution ivoirienne, le président en exercice.»
Cette lutte virtuelle entre pro-Gbagbo et pro-Ouattara n'est pas nouvelle. Les réseaux sociaux étaient l'une des armes favorites de Laurent Gbagbo depuis les élections de décembre. En témoigne sa page Facebook, qui regroupe 35 000 fans, tandis que celle de son rival Alassane Ouattara en compte seulement 4 800. Pour la journaliste Nora Ansell-Salles, «Beaucoup de haine s'est exprimée sur les réseaux, ce qui a contribué à la radicalisation de l'opinion. Tous les Ivoiriens ont dû choisir leur camp.»
A présent, une question se pose sur tous les claviers : et maintenant ? «Gbagbo arrêté : le plus dur commence ?», questionne @LouisGerm1 sur Twitter, alors que @R2D2V3 prévient: le chemin vers la paix sera long.