ANGOULÊME: LE HANDICAP PÉNALISÉ

20 avril 2011 | Mis à jour | 07h47      Richard Tallet  

Depuis juillet, l'association Enfant Soleil tente de faire fonctionner un centre de loisirs pour handicapés. Mais la CAF lui refuse le même financement que les autres centres aérés. 

 

 Pour l'instant, l'Enfant Soleil accueille quelques enfants handicapés grâce à la présence
bénévoles. Repro CL

On pourrait résumer la situation par: 150 familles dans le besoin. Le besoin de trouver des solutions de garde temporaire pour leur enfant handicapé. Depuis juillet dernier, l'association Enfant Soleil tente de répondre à cette attente, mais se heurte à un sérieux problème d'argent pour financer une équipe d'animateurs les mercredis et pendant les vacances.

«On a fait le budget 2011», explique Alexane Guibert, la coordinatrice de l'association. «Pour assurer l'activité, on a besoin de 40.000 € supplémentaires.» L'association a fait sa demande d'agrément pour devenir centre de loisirs sans hébergement. Un statut qui aurait dû permettre à l'association de bénéficier d'aides de la CAF comme tous les centres aérés.

«Sauf que pour la CAF, on accueille un public trop spécifique, donc on n'a pas droit aux aides», constate la responsable de l'association. Un sujet dont s'est saisie la députée Martine Pinville qui, le 31 mars, a interpellé la secrétaire d'Etat auprès de la ministre des Solidarités et de la Cohésion sociale (lire CL du 2 avril). En attendant que la députée et la secrétaire d'Etat se rencontrent, l'association a décidé de ne pas baisser les bras et de trouver d'autres moyens de financement.

«On va déposer un dossier auprès de la fondation Auchan, liste Alexane Guibert. Nous sommes soutenus par les deux magasins du département.» Elle n'abandonne pas non plus les discussions avec la CAF. «Parce que même si nous trouvons de l'aide ponctuelle, il faut penser à la pérennité du projet.»

Le seul centre de loisirs pour handicapés de France

Depuis que l'association a mis en place cet accueil, «je connais au moins deux mamans qui ont pu, disposer de ce temps sans leurs enfants pour reprendre une activité professionnelle», résume la jeune femme. «Mais pour l'instant, nous ne sommes qu'un temps plein et demi à l'association, une institutrice spécialisée et moi. Heureuse-ment que nous avons des bénévoles pour nous aider à encadrer.»

Si ça marche, l'objectif final est aussi «d'ouvrir un accueil périscolaire, une halte-garderie et un accueil mère enfant», projette Alexane Guibert, qui confie recevoir chaque semaine au moins quatre appels de nouvelles familles en quête d'une structure capable d'accueillir des enfants handicapés sur des temps de loisirs.

«On a cherché. On doit être le seul centre de loisirs pour handicapés en France», s'étonne-t-elle. Une singularité qui va peut-être permettre à l'association de mener son action à titre expérimental et ainsi obtenir des fonds du ministère. Un espoir qui permettrait à L'Enfant Soleil de tirer le meilleur parti des locaux mis à disposition par la mairie d'Angoulême, l'ancienne école Georges-Brassens à Ma Campagne. La ville a prévu d'aménager un dortoir, une salle de change et des toilettes adaptées pour les enfants de moins de 6 ans. Il serait dommage que, pour des questions budgétaires, les enfants handicapés ne puissent pas en bénéficier.

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