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la Cagouille Enchaînée
26 avril 2011

PLAN SOCIAL À ANAIS : LA CGT D'INTERMARCHÉ RELÈVE LE GANT

26 avril 2011 | 04h00Mis à jour | 07h46        Stéphane Urbajtel 

Après la stupeur consécutive à l'annonce des 58 suppressions de postes à la base Intermarché d'Anais, la CGT se dit prête à engager le bras de fer.

CgtAnais110426

Didier Gestreau, Corinne Daudet, Xavier Descomps et Jean-Noël Magneron.
Les délégués CGT sont très remontés.  Photo Renaud Joubert

Ils ont d'abord accueilli la nouvelle avec stupeur. Il y a trois semaines, les délégués CGT de la base Intermarché d'Anais, invités à un comité central d'entreprise (CCE) à Paris, ont pr is l'annonce du plan social mitonné par Les Mousquetaires en pleine figure: 58 emplois supprimés sur les 157 salariés de la base dans le cadre du plan de réorganisation décidé par le groupement (CL du 5 avril).

Aujourd'hui, les mêmes ont repris du poil de la bête, potassé le plan de sauvegarde de l'emploi (PSE) et exhumé quelques documents pour alimenter leur réflexion. L'effarement a laissé la place à la colère. Le syndicat affiche désormais son ambition de relever le gant. «Nous allons négocier avec la direction et on n'est pas dans de bonnes dispositions pour céder», prévient Xavier Descomps, délégué CGT. «Des plans sociaux et des négociations difficiles j'en ai connu. Le bras de fer ne me fait pas peur», cingle Didier Gestreau.

«Tout le monde s'est fait blouser»

Question confiance, l'affaire semble mal engagée, affirme donc sans détour ce délégué CGT. «Comment voulez-vous qu'il en soit autrement avec une direction qui a passé son temps à blouser tout le monde», lâche-t-il. Si le syndicat est aussi catégorique c'est au regard du rapport d'enquête publique validé par la préfecture de Charente l'année dernière, pièce obligatoire à la réalisation des travaux d'extension de la base d'Anais - Intermarché a démarré un chantier d'extension de 40 000 mètres carrés. Dans ce document, il est écrit noir sur blanc que le nouvel espace permettra «la création de 30 emplois supplémentaires».

«Les mairies de Vars, Tourriers et Anais, mais aussi la préfecture, ont donné un avis favorable au projet en prenant notamment en compte cet aspect essentiel. En guise d'embauche, on a droit à des licenciements. On nous a donc menti», s'emporte Didier Gestreau. «Nous n'aurions sans doute pas donné notre accord sachant qu'il y aurait des suppressions d'emplois», admet Jacky Bertrand, le maire d'Anais, dont le ton est beaucoup plus mesuré.

L'autre grand sujet de préoccupation du syndicat majoritaire, c'est la préparation de la négociation avec la direction sur la «modulation du travail». Les échanges doivent débuter au mois de juin. Les Mousquetaires ont mis un marché entre les mains des représentants syndicaux: si les salariés acceptent de travailler autrement, avec des plages horaires élargies en période de forte activité et des horaires plus restreints en saison creuse, 12 emplois pourraient être sauvés. «Odieux chantage», s'emporte Xavier Descomps. «On lance la négociation avec le couteau sous la gorge, peste Corinne Daudet, autre déléguée CGT. La modulation du temps de travail, Intermarché l'a déjà testée sur d'autres sites. Et ça ne fonctionne pas.»

«C'est une organisation toujours proposée au plus fort de la crise. Ce n'est jamais bon signe», complète Évelyne Videau, secrétaire départementale de la CGT. «Rien ne nous dit qu'on ne licenciera pas davantage pour autant», prévient Corinne Daudet.

«Je ne vois pas où est le problème»

Face à cette pluie de sentences, le directeur de la base Intermarché d'Anais réplique. «C'est le dispositif mis en place partout dans le monde de la logistique et du bricolage. Des dizaines d'entreprises le font et ça se passe très bien, martèle Jean-Charles Tanguy. Nous avons l'obligation de proposer une adaptation de notre organisation. J'entends utiliser tous les leviers pour préserver l'emploi et l'activité.» Pour lui, rien de choquant dans le fait de travailler plus quand l'activité est au plus haut et moins en saison creuse. «Un glacier travaille plus quand il fait chaud. Une jardinerie davantage quand c'est la période des fleurs. Je ne vois pas où est le problème.»

  
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