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la Cagouille Enchaînée
1 mai 2011

1ER MAI : LES CRIS DE COLÈRE DES SALARIÉS

l'Humanité.fr   le 1 Mai 2011

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30 000 personnes ont défilé à Paris sous le soleil

Les défilés du 1er mai en France, où quelques 200 rassemblements étaient organisés, ont rassemblé 120 000 personnes, selon la CGT. A Paris, plusieurs centaines de manifestants du Maghreb et du Proche-Orient, notamment des Tunisiens ont fait entendre leur voix dans le cortège parisien où 30 000 personnes ont défilé.

Le pouvoir d'achat, le chômage et les suppressions de postes dans la fonction publique étaient au menu des différents défilés, avec également un autre thème d'actualité dans les cortèges, le soutien aux soulèvements qui agitent plusieurs pays arabes. Les syndicats CGT, CFDT, FSU, Solidaires et Unsa ont défilé ensemble tandis que, comme les années précédentes, Force ouvrière (FO) et la CFTC faisaient bande à part. Pour Nadine Prigent, de la CGT qui remplaçait dans le défilé parisien un Bernard Thibault souffrant d'un lumbago. "Le 1er mai est un dimanche cette année. C'est toujours un rendez-vous compliqué pour les organisations syndicales, mais les attentes sociales sont très importantes", on attend un coup de pouce très significatif sur le Smic et que des négociations s'ouvrent partout sur les salaires". Bernadette Groison, secrétaire générale de la FSU, a relevé que "les mobilisations difficiles sont le signe de temps difficiles, mais pas celui du renoncement ou de l'acquiescement à la politique du gouvernement".

Les leaders de la gauche ont défilés dimanche, chacun sous leurs banderoles, à Paris. Pour Jean-Luc Mélenchon (FG) qui, avec Martine Billard, a défilé avec le PCF et ses leaders Pierre Laurent et Marie-George Buffet : "C'est un rappel de la permanence des la grande question du mouvement ouvrier, le 1er mai à commencé sur des questions de temps de travail à la fin du 19e siècle. La question du temps de travail et de l'exploitation reste centrale dans nos sociétés soi-disant modernes. Nous en sommes revenus aux conditions de travail de cette époque. Notre responsabilité, c'est de tenir le cap, de maintenir le drapeau". Pour le candidat à la primaire socialiste, François Hollande : "Aujourd'hui, le débat c'est de donner plus de travail, il y a encore plus de 2,5 millions de chômeurs. Sans la reconnaissance du travail, il n'y a pas de dignité. Il faut aussi valoriser le travail par sa rémunération plutôt que de promettre des primes dont on ne sait pas exactement ce que sera le niveau et le nombre de bénéficiaires. Sans les syndicats, rien ne pourra se faire".

  • Les voix des révolutions arabes dans le défilé parisien

Plusieurs centaines d'immigrés du Maghreb et du Proche-Orient, notamment des Tunisiens récemment arrivés en France, ont fait entendre leur voix dans le cortège parisien, s'en prenant aux régimes en place dans ces pays ou défendant leur révolution démocratique. Un groupe de plus de 200 jeunes Tunisiens, remuant et scandant bruyamment "Défendons la révolution tunisienne", a été autorisé par les syndicats français, organisateurs de la manifestation, à prendre place juste derrière le carré de tête. Cette année, les défilés de la Fête internationale des travailleurs avaient été plus que jamais placés sous le signe de "la solidarité internationale" et du "progrès social", en "soutien aux peuples des pays arabes qui se soulèvent pour la dignité et la liberté". Les jeunes Tunisiens avaient déployé, outre de très nombreux drapeaux aux couleurs nationales, une banderole plus grande que celle du carré de tête syndical, proclamant "Ni police, ni charité, un lieu pour s'organiser". Elle était signée des "Tunisiens de Lampedusa à Paris", du nom de la petite île italienne par où ils ont transité avant de gagner la France.

Le régime du président Bachar al-Assad, lui, était dans le collimateur de manifestants syriens, au nombre d'une centaine. "Bachar, casse-toi!" et "Assad au tribunal international, arrêtez la boucherie et la mutilation des enfants" figuraient sur leurs banderoles. Une mère de famille, avec un enfant en poussette, brandissait une petite pancarte "Stop the bloodshed in Syria" ("Arrêtez l'effusion de sang en Syrie").

  • Un 1er mai sous le signe des revendications salariales dans le monde

De Hong Kong à Berlin, Zurich, Athènes ou Tunis, des centaines de milliers de personnes ont défilés pour dénoncer les sacrifices imposés aux salariés et exiger plus que des "miettes" pour vivre.

La fête du Travail a pris une tournure politique au Sri Lanka avec des manifestations anti-ONU, au Japon avec deux manifestations anti-nucléaire à Tokyo, en Russie où les partis pro-Kremlin ont organisé une démonstration de force à l'approche d'importantes échéances électorales, avec 2 millions de personnes et des slogans tels que "Medvedev ! Poutine ! Allez la Russie !".

En Afrique, la fête du travail a permis aux syndicats de remettre des "cahiers de doléances", comme au Bénin et au Togo, et de rappeler la "menace majeure" que constitue le chômage endémique "pour la stabilité sociale", selon le leader syndical nigérian, Abdulwahed Omar (NLC). Au Burkina Faso, syndicats et associations, craignant l'infiltration d'agitateurs, ont renoncé à défiler, dans un contexte de tension persistante depuis février et de mutineries qui ont même touché la garde présidentielle.

En Tunisie, où un soulèvement populaire a renversé le régime en février, des centaines de manifestants ont défilé sans heurt dans les rues de Tunis. "Travailleurs, vous préparez le pain mais vous vivez avec les miettes !", scandaient les manifestants en colère contre le gouvernement de transition. A Alger, des dizaines de chômeurs se sont rassemblés Place du 1er mai pour réclamer de la "dignité" et un "travail décent". Au Maroc, environ 3.000 manifestants ont défilé à Rabat au cri notamment de "A bas le despotisme" et "Assez à la marginalisation". En Egypte, des milliers de travailleurs ont envahi l'emblématique place Tahrir au Caire, réclamant la "justice sociale", deux mois et demi après la chute du président Hosni Moubarak.

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Des travailleurs sud-coréens manifestent lors du 1er mai 2011 à Séoul

En Asie, où le prix des denrées alimentaires s'est envolé de 10% en début d'année, la question salariale était récurrente, des Philippines à Taiwan. A Hong Kong, le 1er mai a marqué l'entrée en vigueur d'un salaire minimum dans ce territoire appartenant à la Chine, fixé à 28 dollars de Hong Kong par heure (2,43 euros). C'est une avancée mais insuffisante pour faire vivre une famille, selon les syndicats qui ont réuni 4.000 manifestants. "Le pays est riche mais les gens sont pauvres", ont scandé en Indonésie des milliers de manifestants qui ont aussi réclamé une meilleure couverture santé et retraite. "En trois ans, le nombre de pauvres a augmenté mais les riches payent moins d'impôts", a protesté à Taiwan le leader syndical Wang Jung-chang, lors d'une manifestation de plus de 3.000 ouvriers. A Séoul, plus de 50.000 manifestants ont réclamé une meilleure sécurité de l'emploi et des hausses de salaires, estimant que les inégalités allaient en s'accroissant.

En Espagne, dont l'économie peine à sortir de la crise, la peur du chômage alimentait les revendications des manifestants (40.000 à Madrid, autant à Barcelone). Plus d'un actif sur cinq est touché. En Grèce, où des sacrifices sans précédent sont demandés à la population depuis un an pour éviter une faillite de l'Etat, des milliers de manifestants se sont rassemblés à Athènes pour protester contre un nouveau tour de vis. Au même moment au Portugal, en pleine négociation du plan d'aide financière demandé à l'Union européenne et au FMI, les syndicats entendaient faire une démonstration de force avant l'annonce de nouvelles mesures d'austérité.

En Belgique, où la crise économique et sociale se double d'une crise politique sans précédent, la question des salaires et des bonus touchés par certains hauts dirigeants a polarisé les principales interventions à gauche. Le président du syndicat socialiste FGTB Rudy De Leeuw a défendu l’indexation automatique des salaires sur les prix, menacée d'une remise en cause.

A Vienne, ils étaient 100.000 à réclamer plus de justice et dénoncer un système qui, selon le chancelier Werner Faymann, "s'en met plein les poches quand tout va bien et quand ça va mal, ce sont les contribuables qui paient".

A Berlin, où des milliers de manifestants ont défilé dans le calme, le président du DGB, Michael Sommer, a mis en garde contre le dumping salarial et la tentation pour les employeurs de faire travailler des salariés "bon marché" venus d'Europe de l'Est alors que rentre en vigueur l'ouverture du marché allemand et autrichien à ces travailleurs.  

   HUMANITE.fr   

 

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