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la Cagouille Enchaînée
18 mai 2011

LES MÉDECINS SE FONT PAYER DE PLUS EN PLUS CHER

Par LEXPRESS.fr avec AFP, publié le 18/05/2011 à 15:18               afp.com/Marc Le Chelard

MedecinOrdonnance

L'Assurance maladie a dénoncé mardi lors d'une conférence de presse la forte progression des dépassements d'honoraires depuis vingt ans.

"On ne peut laisser monter les tarifs jusqu'au ciel", a fait valoir le directeur général de l'Assurance maladie, Frédéric van Roekeghem. Mise en cause: la forte progression des dépassements d'honoraires des médecins - surtout des spécialistes - amorcée il y a 35 ans. 

En effet, le montant moyen des dépassements d'honoraires par rapport au tarif de base fixé par la Sécu est passé de 25% à 54% au cours des vingt dernières années. 

Les excès sont davantage constatés dans la région parisienne, en Alsace et dans les départements des Alpes-Maritimes et du Rhône. 

Les tarifs les plus élevés sont pratiqués par les cabinets privés de 1850 médecins qui exercent parallèlement en l'hôpital public. Pour sa part Jean-Loup Durousset, président de la Fédération de l'hospitalisation privée (FHP) a affirmé que "moins de 20% des dépassements" provenaient des cliniques privées. 

En 2010, ces dépassements ont représenté 17% des honoraires des spécialistes en général et 32% des chirurgiens en particulier. 

Les spécialistes essentiellement visés

Les médecins qui pratiquent des honoraires libres sont en "secteur 2". Ils sont près de 29 000 dans ce cas contre 115 000 qui pratiquent des tarifs conventionnels en "secteur 1". Un médecin sur cinq est concerné. Mais cette proportion monte à plus de 4 sur 10 parmi les médecins spécialistes. 

85% des chirurgiens, 50% des ORL, des ophtalmologistes ou des gynécologues sont en secteur 2. Tandis que les radiologues, pneumologues ou cardiologues sont moins de 20% à réclamer un supplément au tarif conventionnel. 

L'assurance maladie s'inquiète aussi du rythme élevé avec lequel ces spécialistes passent en secteur 2: 6 sur 10 y sont venus en 2010, et notamment 84% des ORL. 

"Si nous ne proposons pas d'alternative qui soit crédible sur le moyen terme pour réformer cette situation, il ne faudra pas s'étonner que cela continue à dériver", a déclaré Frédéric van Roekeghem. 

Des négociations dans l'impasse

Cette "dérive" des tarifs est régulièrement dénoncé par les associations. Les mutuelles, quant à elles, se plaignent de devoir augmenter les cotisations pour rembourser le complément, ou du moins une partie, à leurs adhérents.  

Etienne Caniard, président de la Mutualité française, estime que "nous vivons dans la fiction d'un taux de remboursement du régime obligatoire qui ne correspond plus à la réalité". 

Pour remédier à la situation, la Sécu souhaite la mise en oeuvre du secteur dit "optionnel", signé le 15 octobre 2009 par les représentants des médecins libéraux et des organismes complémentaires. Cette solution plafonne les dépassements, avec des contreparties. Elle est actuellement au point mort. 

Les négociations actuelles entre syndicats médicaux et l'Assurance maladie sont un moyen de relancer le secteur optionnel. Mais elles sont actuellement dans l'impasse.
 
   LEXPRESS.fr  
 
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