VOLCAN ISLANDAIS: LE NUAGE DE CENDRES ARRIVE EN ECOSSE

Mis à jour le lundi 23 mai 2011 à 19h27

L'Europe a les yeux tournés vers l'Islande: un nouveau volcan situé sous un glacier est entré en éruption et menace le ciel européen. Mais l'éruption ne devrait pas entraîner de fermetures même partielles de l'espace aérien européen dans l'immédiat. L'Islande a partiellement rouvert son espace aérien. Le nuage de cendres arrive en Ecosse.

L'Islande a partiellement rouvert lundi son espace aérien fermé depuis dimanche à la suite de l'éruption du volcan Grimsvötn.

L'aéroport international de Reykjavik-Keflavik, le principal d'Islande va rouvrir lundi en fin de journée avec un premier départ à 18h00 GMT et une première arrivée à 19h00 GMT, a-t-on appris de sources aéroportuaires. Deux aéroports de plus petite taille avaient réouverts en fin d'après-midi.

La plupart des compagnies aériennes attendaient la réouverture effective de Keflavik avant de reprendre leurs vols vers l'Islande afin d'éviter des problèmes logistiques de transport entre les aéroports, selon Isavia.

Pas de problèmes attendus en Belgique

Le nuage de cendres dû à l'éruption du volcan islandais Grimsvötn ne devrait pas poser de problèmes en Belgique d'ici la fin de la semaine, a indiqué lundi le météorologue David Dehenauw de l'Institut royal météorologique (IRM) sur base des dernières prévisions.

Les mouvements de l'air en très haute altitude évoluent selon les dernières prévisions en direction du Groenland. Les mouvements des masses d'air à plus faible altitude (entre 1 et 5 kilomètres) se dirigent vers l'Ecosse et la Scandinavie pour partir ensuite éventuellement, plus tard dans la semaine, vers l'Europe de l'Est. Par ailleurs, les zones de précipitations présentes au-dessus de l'Angleterre et de la Scandinavie vont fortement diluer les cendres, ajoute David Dehenauw.

Il serait d'après lui fort étonnant que cette éruption provoque une nouvelle fermeture à grande échelle de l'espace aérien européen, comme ce fut le cas l'an passé à la suite de l'éruption du volcan islandais Eyjafjöll.

"Le Centre d'avis de cendres volcaniques (VAAC) de Londres, sur lequel Eurocontrol et nous, nous basons nos prévisions, a fait réaliser à la suite de l'éruption de l'an dernier un certain nombre de tests et de tests en vol et sur base de ceux-ci, le seuil de concentration de cendres au-dessus duquel les vols sont interdits a été relevé. On travaille donc avec des procédures plus souples. Les autorités sont mieux préparées", explique-t-il.

Eurocontrol : "Aucune fermeture de l'espace aérien européen"

Selon les prévisions des météorologues finlandais, réalisées grâce à des logiciels modélisant les mouvements des masses d'air, le nuage de cendres atteindra la côte méridionale de la Finlande mercredi. 

Pour le moment, "aucune fermeture d'espace aérien n'est prévue lundi 23 mai ni mardi 24 mai, mis à part l'espace aérien islandais", a annoncé lundi l'autorité régulant le trafic aérien en Finlande, Finnavia. 

"Aucune fermeture de l'espace aérien n'est attendue aujourd'hui et demain (lundi et mardi), à l'exception de l'espace aérien et des aéroports islandais", a indiqué Eurocontrol, l'organisation européenne de la sécurité aérienne dans un avis publié sur son site internet. Une annonce qui confirme un bulletin publié dimanche. Pour l'heure, le panache de fumée sortant du volcan atteint une altitude évaluée de 8 à 12 km de hauteur, a précisé l'organisation.  

Le volcan Grimsvötn continue pourtant ce lundi de cracher beaucoup de cendres. Elles retombent désormais sur une importante partie de l'île. La capitale Reykjavik située à 40 kilomètres du cratère est à présent touchée. Les experts sont néanmoins rassurants : la situation est différente même si il y a des similitudes. Grimsvötn est aussi situé sur l'île mais sous un glacier. Il provoque donc des éruptions hydro-volcaniques c'est-à-dire quand le magma entre en contact avec l'eau des glaciers, comme Eyjafjöll il y a un an, mais ici l'éruption est plus puissante. Le panache de cendres s'est élevé au delà de 20 kilomètres d'altitude contre 10 l'an passé.

La dernière éruption du Grimsvötn date de 2004, celle d'Eyjafjöll de 200 ans.

Les éruptions du Grimsvötn sont généralement courtes contre plusieurs semaines pour Eyjafjöll et puis, les cendres rejetés ne sont pas de même nature. Elles sont moins fines que celles d'il y a un an. Moins dispersé, plus compact, le panache reste au-dessus du volcan.

Des perturbations en Europe pas exclues

C'est aussi une différence : l'an dernier il y avait un vent constant vers l'Europe alors qu'aujourd'hui les vents sont faibles et poussent le panache vers le Groenland.

Le nuage de cendres atteindra le nord de l'Ecosse dans la nuit et touchera probablement l'ouest de la France et le nord de l'Espagne dans les prochains jours.

La compagnie cargo Loganair a annoncé l'annulation de 36 vols prévus entre lundi 19H00 et mardi 14H00, pour la plupart des vols intérieurs écossais mais aussi quelques vols à destination de Birmingham et Belfast.

L'autorité de régulation du trafic NATS (National Air Traffic Services) a assuré que les aéroports du Royaume Uni restaient ouverts, mais a prévenu que le trafic pouvait être perturbé dans de petits aéroports des îles Hébrides, au nord-ouest de l'Ecosse (Barra, Benbecula et Tiree).

Pour cette raison, le président américain Barack Obama va quitter l'Irlande pour Londres dès lundi soir au lieu de mardi matin par précaution.

Selon le météorologue Peitur Arason, "les vents de basse altitude (...) soufflent fort en direction de la Grande-Bretagne, mais à plus haute altitude ils soufflent vers le nord-ouest".

Il estime que les cendres qui constituent "la moitié inférieure" du panache pourraient bien avoir un impact sur le trafic aérien en Europe dans les jours qui viennent.

Le secrétaire d'Etat français aux Transports, Thierry Mariani, assure que "le jour où l'Europe sera touchée, il y aura des vols annulés".

Selon un communiqué de l'aviation civile (CAA, Civil Aviation Authority), "des perturbations ne peuvent être exclues" mais "le secteur aérien est mieux préparé" depuis l'éruption du volcan islandais Eyjafjöll, en avril 2010.

Les mesures mises en oeuvre depuis cet épisode définissent trois types de concentrations de cendres (forte, moyenne et faible densité).

Les compagnies aériennes souhaitant opérer des vols dans le cas de concentration forte ou moyenne doivent soumettre un plan de sécurité attestant qu'elles peuvent faire face à ce type de situation.

RTBF avec Belga

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