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la Cagouille Enchaînée
29 mai 2011

RADARS : ON NAGE DANS LE BROUILLARD

[VIDEO] Personne ne comprend les mesures sur les avertisseurs de radars. Pas même Dominique Bussereau.


Les avertisseurs de radars mobiles seront transformés en « assistants d'aide à la conduite
permettant de signaler les zones dangereuses ». Où figurent en général les radars fixes… ph « SO »

Le premier qui a compris lève le doigt. Vendredi soir, une rencontre entre les fabricants d'avertisseurs de radars et le ministère de l'Intérieur s'est achevée sur une drôle de contorsion. Selon les services de Claude Guéant, les boîtiers qui renseignent en temps réel leur propriétaire sur l'emplacement des radars fixes et mobiles seront transformés en « assistants d'aide à la conduite permettant de signaler les zones dangereuses ». Lesdites « zones dangereuses » seront désormais signalées « sur la longueur de l'itinéraire, afin de permettre aux automobilistes d'adapter leur vitesse en fonction des limitations et des circon- stances », poursuit le communiqué du ministère de l'Intérieur.

Joint dans l'après-midi d'hier, Dominique Bussereau avoue sa perplexité. « Franchement, si je rencontre aujourd'hui dans la rue quelqu'un qui veut savoir ce qu'a décidé le gouvernement cette semaine, je suis incapable de le lui expliquer », concède le député UMP de Charente-Maritime. Il connaît pourtant la musique. Secrétaire d'État aux Transports sous Jean-Pierre Raffarin, il a conservé le même maroquin pendant trois ans et demi au sein des deux premiers gouvernements de François Fillon.

« Écoutez, je ne sais pas très bien ce qu'est une zone dangereuse. C'est le radar qui est dangereux ? Depuis le début de cette affaire, il y a beaucoup trop d'atermoiements. Je ne comprends pas comment le dossier est géré. Je l'ai dit au Parlement, je l'ai redit au bureau politique de l'UMP. Les automobilistes ne saisissent pas ce que veut le gouvernement, et les associations de lutte contre la violence routière non plus », poursuit le président du Conseil général de la Charente-Maritime, pour le moins dubitatif.

Il n'est pas le seul. Sera-t-il interdit désormais de communiquer l'emplacement d'un radar ? C'est la question de base. Puisque c'est bel et bien la fonction que recherchent les acheteurs d'avertisseurs de radars, quand bien même on les rebaptiserait promptement « outils d'assistance à la conduite ».

Thierry Mariani à la peine

À cette interrogation pourtant simple, il était impossible hier d'obtenir une réponse claire. Bien conscient du malaise, le successeur de Dominique Bussereau, Thierry Mariani, a indiqué que « les zones dangereuses, ce sont les zones accidentogènes, pas forcément les zones où il y a des radars ». Le porte-parole du ministère de l'Intérieur s'est engagé sur un champ sémantique voisin. « Les zones dangereuses ne seront pas systématiquement des zones où seront implantés des radars », a-t-il risqué.

Ce que redoutent les associations contre la violence routière est inscrit en creux dans les propos ministériels : si toutes les zones dangereuses ne seront pas des zones à radars, toutes les zones à radars pourraient en revanche être considérées dangereuses. Si ce cas de figure se réalisait, les « outils d'assistance à la conduite » resteraient bel et bien des avertisseurs de radars. Seul changement, il leur serait interdit d'en donner à l'avenir « la position exacte », pour reprendre la locution utilisée par Claude Guéant avant-hier.

C'est donc sur un recul par rapport aux intentions premières du gouvernement, doublé d'un beau bazar, que se conclut la semaine. Dominique Busserau en sort chiffonné. « Qu'on le veuille ou non, des mesures fermes sont indispensables pour faire baisser l'insécurité routière. En 2010, nous étions pour la première fois passés sous la barre des 4 000 tués par an. Le gouvernement a eu raison de taper du poing sur la table. Depuis, les gens sont décontenancés par des déclarations contradictoires. C'est très mauvais. Avec le beau temps que nous avons eu, je crains beaucoup les statistiques d'avril. » Claude Guéant aussi, probablement.


 
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