Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
la Cagouille Enchaînée
29 mai 2011

BACTÉRIE TUEUSE : DES CAS DÉTECTÉS À HÉNIN-BEAUMONT, TOULOUSE ET BASTIA

Publié le 28.05.2011, 16h12 | Mise à jour : 29.05.2011, 23h05



Une bactérie sème la terreur depuis quelques jours un peu partout en Europe. Une forme d'Escherichia coli entérohémorragique (Eceh), qui provoque des hémorragies du système digestif et parfois des troubles rénaux extrêmement grave, s'est d'abord propagée en Allemagne du nord et semble maintenant toucher d'autres pays. En Allemagne, dix personnes en sont mortes a priori, alors que mille malades présentent des symptômes de cette maladie, selon le site d'un quotidien de Hanovre.

En France, trois cas ont détectés à «Hénin-Beaumont, Toulouse et Bastia» a précisé dimanche soir le ministre de la Santé, Xavier Bertrand, et non en Bretagne. Des cas «importés» de personnes qui viennent d'Allemagne, a poursuivi le ministre.  Des cas ont été relevés également en Suède, au Danemark, en Grande-Bretagne, aux Pays-Bas, en Autriche et en Suisse. Des analyses devraient confirmer ou non, si elles sont bien atteintes par ce germe. Les concombres de deux producteurs du sud de l'Espagne en seraient le principal vecteur. Mais peut-être pas le seul. Alertées par le système européen d'alerte, les autorités sanitaires européennes sont sur le qui-vive.
Des concombres des deux producteurs espagnols incriminés pour l'ont été importés en République Tchèque, a indiqué samedi l'agence de presse CTK citant les autorités sanitaires du pays. L'autorité tchèque pour l'agriculture et l'alimentation n'était pas en mesure samedi de préciser si les concombres suspects avaient été mis en vente ou simplement importés. Les autorités sanitaires tchèques ont été informées de cette importation par le système européen d'alerte, a indiqué leur porte-parole, Michal Spacil. «Les Allemands ont dit que les concombres ont aussi été distribués en Hongrie, en Autriche et au Luxembourg», a ajouté M. Spacil, qui a annoncé que des inspections allaient être menées dès dimanche dans l'entreprise qui a reçu le lot contaminé d'un fournisseur allemand.

Trois hospitalisations en France. L'Hexagone n’est finalement pas passé entre les mailles du filet. Trois cas suspects de malades présentant les mêmes symptômes que ceux constatés en Allemagne sur des personnes ayant consommé du concombre ont été déclarés vendredi. «Aucun cas identifié» n'a de «lien avec le lot retiré en France (Ndlr : lire ci-dessous)», précise la DGCRF. Victimes de gastro sévères, deux des trois patients hospitalisés, auraient transité par l'Allemagne. Ils ne sont pas considérés comme des «cas certains». Des examens ont été pratiqués. Les conclusions seront rendues lundi. Les autorités appellent les médecins généralistes ou hospitaliers ayant diagnostiqué une diarrhée sanglante sur des patients ayant séjourné en Allemagne à le signaler à l’Agence régionale de santé.

Des concombres andalous consommés dans le Finistère. Un lot de ces légumes cultivés en Andalousie et considérés comme suspects a été identifié en France. «Une ou deux palettes, représentant chacune quelques centaines de kilos de marchandises, proviennent d’une des deux exploitations», a expliqué  la Direction Générale de la Consommation et de la Répression des Fraudes. «Comme le seul grossiste français concerné par des importations espagnoles suspectes n'a pas eu de retour de marchandise, cela semble indiquer que les produits ont certainement été déjà consommés par des clients de restauration collective en Bretagne, notamment dans le Finistère», a indiqué une responsable de la DGCCRF. «Ce lot est arrivé chez un grossiste le 12 mai, puis a été distribué chez des revendeurs», expliquait samedi une porte-parole de cet organisme, interrogée par leparisien.fr. Les Espagnols ont transmis aux autorités françaises la liste des professionnels qui ont reçu des livraisons potentiellement dangereuses pour la santé.

Xavier Bertrand rassurant.
«A partir du moment où on ne consomme pas ce concombre, il n'y a pas les risques et les drames qu'il a pu y avoir en Allemagne», a expliqué samedi le ministre de la Santé, Xavier Bertrand, lors de l'émission Revu et corrigé sur France 5, mettant en garde contre toute «forme d'affolement». «Il y avait un lot de ces concombres d'origine espagnole qui a été identifié et qui a été retiré du marché». A priori, il s'agirait d'un autre lot que celui consommé, au moins en partie dans le Finistère. Le Danemark a fait de même pour un arrivage de cucurbitacées suspect.


Dix morts a priori en Allemagne. Samedi soir, d'après un dernier bilan, dix personnes, dont un homme, seraient décédées outre-Rhin, après avoir été atteintes ces derniers jour par une forme particulière d'Eceh. Des analyses sont en cours pour déterminer de façon certaine que ces agents pathogènes sont bien responsables de leur mort. Mille personnes en seraient atteintes, outre-Rhin. Les concombres venus de deux exploitations d'Andalousie, au sud de l'Espagne, sont toujours considérés comme un des vecteurs de la propagation de la bactérie. Mais ils ne sont peut-être pas les seuls. 

Outre-Rhin, la chaîne de distribution passée à la loupe. Les autorités sanitaires allemandes mènent aussi des investigations sur la chaîne de distribution. Vendredi, le marché de gros de produits bio de Hambourg, la ville d'Allemagne la plus touchée, a été passé au peigne fin. Quelque 180 cagettes de concombres se seraient renversées. Mais les 14 qui ont touché terre ont été retirées. Les recherches se poursuivent. Malgré tout Madrid, qui regrette que des conclusions hâtives aient été tirées, table sur un accident ou de mauvaises conditions de transit qui dédouanerait ses producteurs. Les résultats des tests effectués à partir d'échantillons prélevés sur les sols andalous incriminés ne seront connus que lundi.

Un nouveau traitement testé.
On sait à présent que cette maladie contagieuse qui se traduit par des hémorragies du système digestif, prend souvent une tournure sévère en entraînant des atteintes rénales sévères voire mortelles appelées syndrome hémolytique et urémique (SHU). Quelque 276 cas ont été recensés. La clinique universitaire d'Eppendorf, à côté de Hambourg, où a été enregistré l'un des décès de samedi, a annoncé avoir mis en place un nouveau traitement pour les patients les plus sévèrement touchés. «Il s'agit d'un anticorps qui doit mieux lutter contre les modifications neurologiques et les dommages infligés aux reins», a expliqué le professeur Rolf Stahl, tout en reconnaissant qu'il ne saura «que dans quelques semaines si ce traitement est efficace».


Un néphrologue : «Plus grave que la grippe porcine». Reinhard Brunkhorst, président de la Société allemande de néphrologie et praticien à Hanovre (Basse-Saxe), estime que «cette forme de la bactérie Eceh est beaucoup plus grave que la grippe porcine». «Il y a ici, les jeunes femmes âgées de 20 à 30 ans, qui étaient en parfaite santé» jusqu'ici. Parmi ses patientes, «certaines n'ont jamais mangé de concombres» Pour lui, il y a un autre vecteur. «C'est quelque chose d'absolument unique en Allemagne et probablement en Europe», poursuit-il interrogé par le site du quotidien «Die Welt».

   LEPARISIEN.fr  
  
Publicité
Publicité
Commentaires
Publicité