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la Cagouille Enchaînée
5 juin 2011

SNCF : DES BONUS POUR POUSSER LES CONTRÔLEURS À DRESSER DES PV ?

Nicolas Jacquard et Sébastien Lernould | Publié le 31.05.2011, 07h00

Une note confidentielle reçue par des contrôleurs leur fixe noir sur blanc des objectifs à atteindre. Un système de primes décrié par de nombreux agents... et certains passagers trop souvent pris pour cible.

Les contrôleurs SNCF ont-ils un quota journalier de PV à dresser aux voyageurs avec des objectifs chiffrés de récupération des sommes en liquide? Si l’entreprise publique, confrontée, comme à la RATP, au phénomène de la fraude, se défend d’appliquer une telle « politique du chiffre », la réalité sur le terrain est, semble-t-il, tout autre.

Et de plus en plus de contrôleurs brisent l’omerta sur cette pratique qui attise les tensions entre voyageurs et agents SNCF.

Certains feraient du zèle

Car ces quotas existeraient bel et bien. La preuve? Dans une note confidentielle adressée en avril à tous ses agents, la direction d’un établissement commercial train (ECT), qui regroupe les contrôleurs, écrit noir sur blanc qu’ils doivent enregistrer « quatre affaires par jour », avec 41% du montant de ces PV encaissé, directement pour un minimum de 50 € par jour. Jamais une telle consigne écrite n’avait été auparavant gravée dans le marbre à la SNCF.

« Si cela avait été le cas, nous aurions immédiatement demandé des comptes à la direction », assure Jean-Luc Cazorla, chargé des contrôleurs à la CGT. Même si la SNCF dément, plusieurs sources confirment l’existence d’une règle officieuse au niveau national : chaque agent du service commercial train (ASCT) doit effectuer au moins trois régularisations par jour. Dans tous les établissements, une moyenne mensuelle des équipes est d’ailleurs établie. Et plus les agents effectuent d’opérations, plus leur prime est importante.

Ce système de bonus inciterait une minorité de contrôleurs à faire du zèle en ciblant les voyageurs susceptibles de payer sur-le-champ. Et ceux-là en font d’autant plus que cela accélérerait leur avancement. Bien sûr, les contrôleurs ne contestent pas l’importance de la lutte antifraude, mais ils ont d’autres missions (sécurité, information…) toutes aussi importantes à leurs yeux. Et supportent de plus en plus mal la pression qu’ils subissent pour les inciter à verbaliser.

   LEPARISIEN.fr 

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