VOUS VOUS DITES DE PLUS EN PLUS STRESSÉS AU TRAVAIL

16 June 2011 | Mis à jour | 14h04   Stéphane Urbajtel    

Est-ce le syndrome France Télécom ? À La Poste, une journée dédiée au bien-être et à la santé au travail était organisée hier. Souffrance et stress sont des questions prégnantes.

"Ils nous stressent d'un côté en modifiant nos habitudes de travail. Et ils tentent de nous déstresser de l'autre par des ateliers de décontraction." Nathalie Garreau, factrice à Soyaux, a apprécié la séance de yoga proposée hier par sa direction à la plateforme de distribution du courrier de Fléac, mais elle n'est pas dupe. La journée «bien-être et santé au travail», présentée comme une occasion de «découvrir les secrets du mieux vivre», tombait à pic: la semaine prochaine, elle fait partie des salariés qui, dans le cadre de la réorganisation de La Poste, vont quitter Soyaux pour rejoindre le centre du Champ-de-Mars à Angoulême. «Comme d'autres, je vais vivre le stress du déménagement, les tâtonnements de la nouvelle organisation, les contraintes d'une tournée un peu différente», s'inquiète-t-elle.

Stressés les postiers ? Claude Billard, sophrologue à Chasseneuil, installé hier sur l'un des stands, ne minimise pas le phénomène, mais le relativise. «La Poste, ce n'est pas France Télécom. Il n'empêche, les gens qui ont défilé ici m'ont beaucoup parlé de stress au bureau. Un état toujours lié à l'incertitude. Ce qui les trouble dans leur travail, c'est le changement. Le paradoxe, c'est que je n'ai rencontré que des gens qui aiment leur métier.» Joseph Ombala, kinésithérapeute à Fléac, également intervenant hier, a beau être un praticien agissant sur le corps, il s'est rendu compte qu'épauler les employés de La Poste, c'est s'interroger aussi sur leur état d'esprit. «Je l'ai constaté de manière évidente: le mental et le physique sont intimement liés. Alors, pour soigner sur le plan physique, il faut aussi parler, rassurer.»

«Stress au travail», voilà une formule que la direction de La Poste, organisatrice de la journée, n'emploie jamais. «Le bien-être est une préoccupation permanente au sein d'une entreprise comme la nôtre, martèle Xavier Padiou, directeur de la plateforme de Fléac. Nous sommes dans une dynamique d'amélioration continue.» Et le directeur d'insister sur la consultation annuelle proposée à La Poste, dénommée «De vous à nous», censée mettre au jour les attentes des salariés. «Un thème revient: celui de la recherche d'un meilleur équilibre entre la vie professionnelle et personnelle.» Pour les «professionnels du stress» réunis à Fléac, d'autres feraient bien de s'inspirer de l'initiative de La Poste. «Le mal-être au travail est sensible dans le monde du bâtiment, de la restauration, chez les aides-soignantes et les infirmières», liste le kiné Joseph Ombala. «Aujourd'hui, il m'arrive aussi de recevoir un paysan mal dans sa peau parce qu'il n'arrive plus à payer ses créances ou un employé des tuileries de Roumazières», raconte le sophrologue Claude Billard.er n'est épargné.

A lire dans notre édition papier de ce jeudi 16 juin, les témoignages des employés de La Poste.

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