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la Cagouille Enchaînée
18 juin 2011

LA BANQUE DE FRANCE VOTE LA RIGUEUR

l'Humanité -15 juin 2011    

Dans son rapport annuel, l’institution préconise une poursuite de la politique de rigueur afin, selon elle, de rééquilibrer les finances publiques et de sortir de la crise.

«Il est primordial (…) de garder fermement le cap », a déclaré hier, Christian Noyer, gouverneur de la Banque de France, lors de la remise du rapport annuel de l’institution monétaire au président de la République et au Parlement. Après avoir félicité des « progrès » réalisés pour consolider les finances publiques, tels que la réforme des retraites, le contrôle des dépenses de santé, le ralentissement de la progression de la masse salariale publique et le gel des dépenses de l’État, il a rappelé la nécessité de « ramener le déficit sous la barre des 3 % dès 2013 ».

Véritable plaidoyer pour une politique de rigueur, le rapport appelle à « un effort de consolidation soutenu et maintenu sur une longue période » de la France, qui ne doit pas céder à la « tentation » de différer l’ajustement. C’est pourquoi, le gouverneur a salué le vote récent, par l’Assemblée nationale, du projet de loi constitutionnelle, débattu aujourd’hui au Sénat, intégrant des mécanismes contraignants pour assurer l’équilibre des finances publiques. Les lois de finances annuelles et de financement de la Sécurité sociale se verront appliquer des plafonds de dépenses et des planchers de recettes sous peine de censure par le Conseil constitutionnel. Une « règle d’or » pour combattre le déficit public, d’après ses thuriféraires, qui reste très controversée par la contrainte qu’elle implique sur les politiques budgétaires. « Les règles budgétaires ne suppriment pas le débat démocratique », se défend le gouverneur. Pourtant, le soutien de l’État à la progression du montant du smic pourrait devenir anticonstitutionnel.

Pour relancer la croissance, même antienne. La banque de France appelle à la poursuite de « la maîtrise des évolutions salariales » pour assurer la compétitivité des entreprises. Cependant, les travailleurs ont connu un « fort ralentissement de la croissance des salaires nominaux », passée de 3 % en 2008 à moins de 2 % au début de 2010, précise le rapport qui ne tient pas compte de la part variable des rémunérations qui a diminué de 15 % sur cette période. De plus, ce sont les bas salaires qui ont été particulièrement touchés par la crise avec progression de seulement 0,5 % de leur revenu contre 2 % pour les salaires les plus élevés. Mais que cela ne tienne, il faut remettre le couvert au moins jusqu’en 2013, si ce n’est plus. La remontée des taux directeurs prévue cette année, renchérissant le coût du crédit, ne va pas non plus dans le sens des salariés qui ont vu leur pouvoir d’achat faiblement augmenter en 2010 (+ 0,8 %).

Ronan Kerneur  

   HUMANITE.fr  

  

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