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la Cagouille Enchaînée
29 juin 2011

PEUT-ON TRANSFÉRER LES EMPLOIS VERS LES ÉNERGIES RENOUVELABLES ?

29 juin 2011 11h04 | Par Alexandra Tauziac 

[DOSSIER] Jusqu'à samedi, Sudouest.fr ouvre le dossier du nucléaire en France. Aujourd'hui : les conséquences de l'arrêt du nucléaire sur l'emploi

LhommeStephane

Pour Stéphane Lhomme, candidat à la primaire écologiste,
"on doit sortir du nucléaire à marche forcée en moins de dix ans" (Photo AFP) 

« Evidemment que la France peut sortir du nucléaire », déclare Bertrand Barré, expert scientifique d’Areva. Il y a cependant un mais. Plusieurs même. « Tout d’abord, cela ne peut pas se faire du jour au lendemain », souligne-t-il. Car à la différence de l’Allemagne, qui a adopté le 6 juin un plan de sortie du nucléaire, si le nucléaire ne représente que 13,5% de notre production énergétique, notre électricité s'appuie fortement dessus, à 78%. On est loin des 22% allemands.

Culte de l’ingénieur des mines, prestige de la filière, volonté de prolonger une politique énergétique née sous de Gaulle, système de production centralisé, sont autant de raisons qui font que la France rechigne à faire une croix sur le nucléaire. « Un dogme intangible », selon le président de l’Observatoire du nucléaire Stéphane Lhomme. Même si la filière n’a pas connu de grandes avancées depuis sa création, elle occupe une place importante et semble être devenue quasiment incontournable.

"En France le nucléaire représente plus de 400.000 emplois directs et indirects et 2% du PIB", argumente le porte-parole de la Société française d’énergie nucléaire (SFEN), Francis Sorin, s’appuyant sur une étude réalisée par PriceWaterouseCooper (PWC) pour Areva, dont la présidente du directoire Anne Lauvergeon vient d’être débarquée. « En sortir serait un recul stratégique, estime-t-il, puisque le nucléaire occupe une place très importante dans l’économie nationale. Equivalente au secteur de l’aéronautique ».

Un point de vue que ne partage pas Stéphane Lhomme. Selon les chiffres avancés par le gouvernement allemand, les énergies alternatives sont à l’origine d’environ 375.000 emplois Outre-Rhin. De là à envisager un « transfert des emplois du nucléaire vers le renouvelable », il n’y a qu’un pas que l’ex porte-parole de Sortir du nucléaire n’hésite pas à franchir, jugeant que l’on « doit sortir du nucléaire à marche forcée en moins de dix ans ».

Un peu plus mesurée lors d'un tchat avec Metro, l’eurodéputée Corinne Lepage envisage de son côté de « conserver certains emplois dans le nucléaire pour tout ce qui concerne le démantèlement des installations » et estime que la « sortie doit être progressive en fonction de la sûreté », sans avancer de date. « Cela ne peut pas se faire en moins de vingt ou trente ans », nuance pour sa part Bertrand Barré. « On ne peut pas demander à des ingénieurs qui travaillent sur le nucléaire d’aller faire de l’alternatif comme ça ».

   SUDOUEST.fr  

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