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la Cagouille Enchaînée
30 juin 2011

LES FRANÇAIS SONT-ILS PRÊTS À PAYER L'ÉLECTRICITÉ PLUS CHER ?

30 juin 2011 07h00 | Par Alexandra Tauziac

[DOSSIER] Jusqu'à samedi, Sudouest.fr ouvre le dossier du nucléaire en France. Aujourd'hui : les conséquences sur le coût de l'électricité 

Pour sortir du nucléaire en France, il faut faire accepter à la population de payer son électricité plus chère (Archives Jean-Louis Borderie) 

Pour sortir du nucléaire en France, il faut faire accepter à la population de payer son électricité plus chère. S’appuyant sur les chiffres publiés par Eurostat en mai, Clotilde Larrose, conseillère technique presse au cabinet du ministre de l’Energie Eric Besson, explique que le nucléaire produit « une électricité compétitive. La moins chère d’Europe après la Norvège, qui fonctionne essentiellement à l’hydroélectrique ». « Faire payer l’électricité plus cher n’a pas seulement des conséquences économiques, mais aussi sociales », explique l’expert d’Areva Bertrand Barré, craignant pour les foyers les plus pauvres.

Mais si l’électricité produite par le secteur nucléaire est effectivement moins chère à l’heure actuelle, selon Corinne Lepage, General Electric et Siemens misent sur la « compétitivité des énergies renouvelables d’ici 4 ou cinq ans, ajoutant que l’éolien est déjà mature et proche du coût du nucléaire des nouvelles centrales, tandis que le photovoltaïque sera bientôt moins cher ».

Sans compter que le prix actuel de l’électricité  ne prend pas en compte la prolongation de durée de vie des réacteurs, » qui n’est pas éternelle », selon Betrand Barré, ni le démantèlement des installations. « On va bientôt connaître le vrai coût du nucléaire », s’énerve Stéphane Lhomme, candidat à la primaire écologiste pour l'élection présidentielle.

En attendant, pour pallier ces augmentations, il faut miser sur « l’efficacité énergétique ».

 AvenirEnergetique

clic ci-dessus pour lire le document joint

Et s’il y a bien un sujet qui fait l’unanimité chez les pro et anti-nucléaires, c’est la réduction de la consommation électrique. Pour Corinne Lepage, cela passe notamment par l’abandon du chauffage électrique, qui équipe 80% des nouveaux logements. Pour Stéphane Lhomme, il faut cesser d’imaginer que réduire sa consommation signifie « habiter dans une caverne et s’éclairer à la bougie ».

Dans un rapport, le réseau de transport d’électricité (RTE) estime d’ailleurs que la baisse de la consommation électrique va avec le développement de hautes technologies moins énergivores. C’est déjà le cas dans l’industrie, qui voit sa croissance électrique baisser depuis les années 2000. C’est dans le secteur tertiaire et dans le résidentiel que les choses se compliquent.

Avec l’avènement des nouvelles technologies, beaucoup de gadgets gourmands ont vu le jour. Mais comme il n’y a rien de plus motivant qu’une facture exorbitante, la recherche se plie en quatre pour faire des économies d’électricité. Les avancées sur les LED (diodes électroluminescentes) en sont un bel exemple.

 

Lire les articles précédents : 

Peut-on transférer les emplois vers les énergies renouvelables ? [1/4]

  
Une production électrique qui s'appuie fortement sur le nucléaire

« Evidemment que la France peut sortir du nucléaire », déclare Bertrand Barré, expert scientifique d’Areva. Il y a cependant un mais. Plusieurs même. « Tout d’abord, cela ne peut pas se faire du jour au lendemain », souligne-t-il. Car à la différence de l’Allemagne, qui a adopté le 6 juin un plan de sortie du nucléaire, si le nucléaire ne représente que 13,5% de notre production énergétique, notre électricité s'appuie fortement dessus, à 78%. On est loin des 22% allemands.

Culte de l’ingénieur des mines, prestige de la filière, volonté de prolonger une politique énergétique née sous de Gaulle, système de production centralisé, sont autant de raisons qui font que la France rechigne à faire une croix sur le nucléaire. « Un dogme intangible », selon le président de l’Observatoire du nucléaire Stéphane Lhomme. Même si la filière n’a pas connu de grandes avancées depuis sa création, elle occupe une place importante et semble être devenue quasiment incontournable.

  

Article et sondage sur   SUDOUEST.fr  

 

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