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la Cagouille Enchaînée
25 juillet 2011

UN AVENIR EN ROSE

Grâce aux bons résultats de l'équipe nationale lors du Mondial allemand, les observateurs du football féminin français sont relativement confiants quant à son avenir. 

L'équipe de France connait une notoriété grandissante depuis leur retour en France, comme ici, à Paris pour Berangere Sapowicz (au centre signant le ballon) et Corinne Franco (à droite). photo afp

En plein milieu d'un été maussade où le soleil joue l'Arlésienne, l'on retiendra pour l'instant deux faits marquants : l'équipe de France féminine de foot et Thomas Voeckler. Deux parcours que d'aucuns aiment à coller à l'esprit français : beaucoup de talents, une pincée de « cocorico » et du cœur, beaucoup de cœur. On ne les attendait peut-être pas à pareille fête… La bande à Bini, entraîneur dont le contrat a été renouvelé pour les deux prochaines années, s'est retrouvée dans le dernier carré mondial, dégageant des valeurs qui fleurent bon notre Madeleine nationale : les Bleus de 98. « C'est extraordinaire, lance avec une faconde toute pagnolesque Pierre Soubabère, le président de la Ligue d'Aquitaine fraîchement élu. J'ai vécu des moments très intenses. J'ai aimé le plaisir qu'elles avaient à jouer, l'enthousiasme qu'elles avaient sur le terrain. Et j'ai été ébahi par leurs qualités techniques ». Comme si les instances du foot découvraient en même temps que les Français notre équipe nationale.

Sport de masse

« On a tous été surpris », convient Pierre Soubabère. Quelque part, peut-être que nous n'avons pas joué pleinement le jeu du foot féminin ». Avec un peu plus de 55 000 licenciées dans l'Hexagone (saison 2009-2010) dont 2 300 en Aquitaine, le ballon rose est encore loin de tutoyer les sommets des sports de masse. Cela peut-il changer ? Corinne Diacre, ex-internationale désormais adjointe de Bruno Bini, est confiante. « Il y a eu un pas de fait, il faut continuer. Il ne faut pas retomber dans l'anonymat d'ici deux ou trois mois ». Pour cela, la locomotive France doit tourner à plein régime. « Si les Bleues font un bon parcours au Jeux Olympiques l'année prochaine, je pense que ça sera véritablement enclenché », assure Michel Gautier, le président de Blanquefort (33). « Mais il ne faut pas s'emballer non plus, prévient Corinne Diacre. Il faut travailler sur le long terme ».

La formation est à placer tout en haut de la liste pour Corinne Diacre, également entraîneur de l'ASJ Soyaux (Charente) : « Chaque petite fille qui souhaite faire du foot doit pouvoir le faire sans aucun préjugé ». Le président Soubabère ne la contredit pas : « À nous désormais de travailler pour développer le foot féminin. Mais en Aquitaine, nous sommes l'une des rares ligues à avoir mis en place une commission de féminisation qui se penche sur les questions de l'accès au foot pour les filles ». Le président cite pêle-mêle quelques axes de réflexions : les licences gratuites ou à tarif préférentiel, la prise en charge des déplacements ou bien encore la promotion du football dans les écoles. Pour sa part, le président Le Graët souhaite d'ici à trois ans que chaque club professionnel dispose d'une section féminine. Corinne Diacre juge la proposition « intéressante ».

Comme un retour à l'envoyeur, cette jeunesse qui a tant rêvé cet été pourrait venir grossir les rangs de la sélection nationale. « Avoir plus de licenciés permettrait d'avoir une élite plus importante, pointe logiquement Corinne Diacre. Aujourd'hui, il y a 21 joueuses françaises qui ont participé à la Coupe du Monde sur 55 000 licenciés alors que l'Allemagne a sélectionné 21 joueuses sur 800 000… ».

« En cela, la médiatisation de l'équipe de France féminine est importante, glisse Corinne Diacre, afin que les petites filles puissent s'identifier à une Thinet ou à une Necib plutôt qu'à un Benzema ou un Gourcuff ». Cela passera également par un championnat de France plus ouvert. « Est-ce qu'il faut se satisfaire d'une équipe lyonnaise qui termine le championnat en ayant gagné 22 matches sur 22, avec un goal-average de 100 buts ? Je ne pense pas qu'à terme cela soit viable pour l'équipe de France ». Pour autant, les jalons semblent posés à la faveur d'un été 2011 radieux. « Depuis une semaine à la Ligue d'Aquitaine, s'enthousiasme Pierre Soubabère, nous recevons de nombreux coups de fil de parents pour savoir comment ils peuvent inscrire leur fille ». Merci qui ? Merci les Bleues.

   SUDOUEST.fr  

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