A PARTIR DE 2012, LA SNCF POURRA MODIFIER SES TARIFS AU DERNIER MOMENT

Photo du TGV Rhône-Alpes prise le 26 avril 2006 dans les environs de Villefranche-sur-Saône. AFP/BRUNO FERRANDEZ

A partir du 1^er janvier 2012, la SNCF pourra moduler ses tarifs de seconde classe en fonction du taux de remplissage des rames jusqu'à la dernière minute. Un décret a été publié en ce sens le 31 juillet au Journal officiel, rapporte RTL.

Selon le JO, ce décret doit permettre "d'adapter l'encadrement des tarifs de la SNCF à la faveur de l'ouverture progressive à la concurrence du marché ferroviaire, prévue par la réglementation européenne". Il "va donner plus de souplesse" sur les tarifs, se réjouit la SNCF.

Jusqu'ici, les tarifs étaient fixés plusieurs mois à l'avance, en fonction des périodes de pointe (vacances, week-ends, jours fériés, certaines heures de la journée) et des périodes normales. Cette tarification fixe permettait à l'usager de repérer à l'avance le train le moins cher sur un trajet donné, mais impliquait une certaine rigidité tarifaire.

REMPLIR LES RAMES

Désormais, les tarifs pourront varier jusqu'au dernier moment afin de permettre à la SNCF de remplir davantage ses rames de TGV, occupées en moyenne à 70 %, précise la radio. Toutes les lignes TGV sont concernées, ainsi que quelques Teoz, comme les Paris-Clermont, Paris-Toulouse et Bordeaux-Nice.

La Fnaut (Fédération des usagers des transports), qui a alerté RTL, redoute que l'information soit encore moins compréhensible pour les voyageurs. Du point de vue de la SNCF, cette mesure doit permettre à l'entreprise de réagir a des événements imprévus.

La SNCF devait jusqu'ici fixer un an à l'avance dans quelle catégorie allait rouler chaque train, ce qui entraînait une marge d'erreurs élevée : 10 % des trains en période de pointe sont remplis à 50 % à peine.

DES BILLETS TROP CHERS POUR LES USAGERS

Selon une étude de l'association de défense des consommateurs CLCV parue lundi, la grande majorité des voyageurs trouvent les tarifs de la SNCF trop élevés et les efforts faits par la compagnie ferroviaire en matière de transparence de prix ne semblent pas avoir porté leurs fruits.

42,4 % des personnes interrogées au printemps dans des trains jugent les tarifs de train trop chers et 44,7 %, chers. "Seuls 10,8 % considèrent le niveau de prix comme correct", indique l'association de défense des consommateurs.

Plus de deux tiers des voyageurs estiment que la grille tarifaire reste opaque (31,2 %) ou insuffisante (40,2 %), malgré la mise en place au printemps 2010 d'une nouvelle version du site de réservation www.voyages-sncf.com, censée offrir plus de repères sur les tarifs.

Pour Thierry Saniez, délégué général de la CLCV, si un internaute averti peut s'y retrouver, "la majorité des gens ne comprennent pas" les tarifs fixés pour remplir au mieux les trains. Pour plus de transparence, la CLCV réclame que le prix médian d'un trajet et le prix au kilomètre soient affichés sur les billets, ainsi que le montant des péages acquittés par la SNCF à RFF, le gestionnaire du réseau ferroviaire français, et "que les gens aient accès en gare à un outil leur permettant une meilleure information".

La SNCF a dévoilé, le 28 juillet, un bénéfice net part du groupe multiplié par près de 7, à 558 millions d'euros au premier semestre 2011, contre 80 millions un an plus tôt. Sur les six premiers mois de l'année, le trafic des voyageurs a progressé de 4,2 %.

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