LA DIRECTION DU GROUPE SCHNEIDER PASSE À HONG KONG SANS CRIER GARE

Les quelque 800 salariés du groupe Schneider Electric en Charente l'ont appris hier par la presse, le site internet Mediapart puis les journaux économiques: leur P-DG et trois directeurs généraux du groupe quittent Paris pour s'installer à Hong Kong. La porte-parole a toutefois souligné que le siège social restait à Paris, «même si le président du directoire, Jean-Pascal Tricoire, passera un peu plus de temps en Asie», a-t-elle ajouté.

Une bonne partie de ce temps sans doute puisque sa famille a décidé de s'y installer avec lui. Philippe Meillac, délégué syndical et secrétaire adjoint de la CGT de Schneider en Charente - trois unités à Angoulême, L'Isle-d'Espagnac et Merpins -, n'a pas été surpris outre mesure par cette décision de l'état-major. «C'est un groupe tellement mondialisé aujourd'hui que ses dirigeants ne se sentent plus du tout français. Même la langue est en perte de vitesse: au niveau intermédiaire, l'anglais est de rigueur, soupire-t-il, inquiet à moyen terme pour l'avenir des sites charentais. Le directeur industriel, Michel Delage, est un régional du groupe. Je crois qu'il fait ce qu'il peut pour maintenir une production locale. Pour combien de temps?»

Philippe Meillac souligne qu'au printemps dernier, Schneider a décidé brutalement la fermeture d'une filiale dans le Loiret (Alombard, 140 salariés). «On leur a proposé un reclassement en Espagne...» En Charente, le site de Merpins est condamné. Il doit fermer à l'été 2012.

Le syndicat CGT a intenté une action en justice pour dénoncer une fermeture injustifiée au profit de sous-traitants asiatiques qui ne respectent pas les normes environnementales.

3 septembre 2011 | 04h00
Mis à jour | 08h11

CHARENTELIBRE.fr