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la Cagouille Enchaînée
8 septembre 2011

L'EXCEPTION SUISSE, C'EST TERMINÉ

La presse allemande revient sur l'annonce historique faite mardi par la Banque nationale suisse, confrontée depuis des mois à la hausse du franc suisse. La BNS a en effet décidé de lier sa monnaie à l'euro. 


La Suisse va faire fonctionner la planche à billets autant qu'il le faudra

Ça ne pouvait pas tomber plus à propos, commence la Süddeutsche Zeitung : juste au moment où la majorité des Allemands avaient perdu confiance en l'euro et où ils espéraient que la Cour constitutionnelle mettrait son véto aux différents plans de sauvetage européens, juste à ce moment-là, donc, la Suisse vient se ranger aux côtés de l'euro.

On peut discuter tant qu'on veut des éventuelles conséquences de cette décision. Mais elle montre une chose : le monde est à ce point interconnecté qu'aucun pays seul ne peut aller durablement contre le courant. Cela devrait donner de quoi réfléchir aux apôtres du Deutsche Mark.

Même analyse pour Die Welt. La Suisse a eu pendant longtemps un statut à part et enviable en Europe. Elle était un refuge pour des investisseurs internationaux qui ne trouvaient plus d'alternative entre un euro faible et un dollar encore plus faible. Ils achetaient du franc suisse, et son cours grimpait, et grimpait encore. Mais la prétendue île suisse n'est pas un espace économique isolé, elle est étroitement liée à la zone euro, sur les marchés des capitaux, mais aussi au niveau des échanges commerciaux. Et même dans le domaine législatif, l'harmonisation progresse. Par la force des choses, la Suisse est en train de devenir de plus en plus européenne.

Pour die tageszeitung, c'est « La fin de la politique du parasite ». Pendant de nombreuses années, les Suisses ont attiré les capitaux grâce à leur secret bancaire, bien commode pour les dictateurs et les réfugiés fiscaux. Ils ne garantissaient pas seulement la discrétion, mais aussi la stabilité et la sécurité. C'est justement leur malheur désormais, car la crise de la dette et la menace de récession dans la zone euro provoquent un mouvement de panique mondial chez les investisseurs. Ils craignent pour leur patrimoine et veulent en placer de plus en plus en Suisse, mais la Suisse n'est pas armée pour faire face à ces gigantesques flux financiers.

Et la taz souligne que, compte tenu de ce succès incroyable du franc suisse, c'est désormais le secteur des exportations, le deuxième pilier de l'économie du pays, qui était menacé. D'où cette décision de la Banque nationale suisse, une mesure impensable il y a seulement un an.

Auteur : Sébastien Martineau
Edition : Mireille Dronne

DW-WORLD.de

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