Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
la Cagouille Enchaînée
24 septembre 2011

LGV : LA CHARENTE EN AQUITAINE

Le forum consacré hier aux enjeux de la LGV a réuni 500 personnes. Et dégagé une ligne force: c'est l'articulation Charente-Bordeaux qui fera le succès de la ligne. Ou non.

Gilles Savary (au micro), vice-président du conseil général de la Gironde, féru sur le sujet LGV. Photo Philippe Messelet

Quelque 500 personnes, élus locaux, chefs d'entreprise, responsables de services administratifs d'État ou des collectivités ont assisté hier matin à l'Espace Carat à L'Isle-d'Espagnac au forum consacré à l'arrivée de la ligne ferroviaire à grande vitesse en Charente (LGV). Jacques Millon, le préfet, souhaitait marquer de manière solennelle l'ouverture du chantier (en janvier prochain). Il a gagné son pari. Pour autant, la Charente n'a pas encore remporté la partie de la LGV.

Le département est dans la situation du sportif qui vient de franchir brillamment un col. Il a su s'organiser pour tirer le meilleur d'un chantier gigantesque qui va durer cinq ans (lire CL d'hier), créer de l'emploi et muscler l'activité. L'État, le conseil général, les chambres consulaires, GrandAngoulême et la communauté de communes de Cognac ont travaillé main dans la main. Mais la course n'est pas finie. Il faut d'ores et déjà préparer l'après, quand Angoulême sera à 35 minutes de Bordeaux et une grosse heure et demie de Paris.

Bordeaux sera un aimant

Or, sur ce terrain-là, le peloton charentais a donné hier l'impression d'être un peu éparpillé et de se reposer sur les lauriers de la bonne préparation du chantier. Philippe Lavaud, maire d'Angoulême et président de GrandAngoulême, par exemple, était absent. Personne n'est irremplaçable, mais il y a des symboles malheureux. Et pour le reste, les décideurs en sont aux voeux pieux et aux idées générales encore floues. Avec toutefois, point positif, une double convergence partagée: un, il faudra soigner les lignes transversales (TER et liaisons routières) pour irriguer tout le département; deux, Bordeaux sera à partir de la mise en service de la LGV en 2017 l'aimant de la Charente.

«C'est sans doute ce que nous avions le moins envisagé. C'est ce qui se dessine et que nous devons préparer collectivement, avec la Charente-Maritime, avec Bordeaux», a esquissé Michel Boutant. Il y a urgence à passer de l'esquisse à la mise en oeuvre. Urgence à mettre en place un plan de bataille pour que, satellites de Bordeaux, Angoulême et la Charente ne soient pas qu'un dortoir ou, pire encore, un couloir à TGV.

Pascal Mignerey, conseiller pour les transports à la Datar (1), a prévenu: «Attention, s'il y a des villes qui ont beaucoup bénéficié de l'arrivée de la LGV, d'autres en ont très peu profité, voire en souffrent.» À bon entendeur...

Gilles Savary, vice-président du conseil général de la Gironde, ancien député européen, veut croire lui que la Charente peut bénéficier du développement de la métropole aquitaine. «Parce que Bordeaux a un handicap qu'elle ne résoudra pas de sitôt: le franchissement de la Garonne. Angoulême peut profiter de l'effet rive droite.»

Gilles Savary connaît son sujet sur le bout du doigt, tant «sa» Gironde que l'enjeu de la LGV. Un Savary ferait du bien à la Charente et, à tout le moins, «un Monsieur LGV» de poids pour préparer l'après, apporter des idées, des adresses, fédérer les forces et les ego.

(1) Délégation interministérielle à l'aménagement du territoire et à l'attractivité régionale.

23 septembre 2011 | 04h00
Mis à jour | 09h06               Ivan Drapeau

CHARENTELIBRE.fr

Publicité
Publicité
Commentaires
Publicité