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la Cagouille Enchaînée
17 octobre 2011

A SOYAUX, L'ÉNIGME DE LA FUTURE GALERIE DU CHAMP-DE-MANOEUVRE

Le conseil municipal de Soyaux vote ce soir les premiers rachats de magasins de l'ancien centre commercial du Champ-de-Manoeuvre. Mais qui remplira le nouveau ?

Le centre commercial est presque fini. À six mois de son ouverture, on ne sait toujours pas qui l'occupera. Photo Majid Bouzzit

"On est en train de construire une belle coquille vide..." Jean-Philippe Brégère, le pharmacien du Champ-de-Manoeuvre à Soyaux, et son associé Vincent Peyret restent pantois devant le nouveau centre commercial qui se dresse désormais face à leur officine. Ils n'ont toujours pas négocié le montant de l'indemnité de rachat de leur commerce avec la municipalité. Mais surtout, ils sont loin d'être prêts à traverser la rue en début d'année prochaine pour intégrer le nouvel espace, avec ses neuf cellules et sa supérette de 400 m2.

Ce soir, le conseil municipal doit valider le rachat de deux des commerces de l'ancien centre commercial du Champ-de-Manoeuvre et indemniser leurs propriétaires. Une opération qui va coûter environ 55.500€ pour cette première tranche.

«Il nous reste à régler le problème de la pharmacie et celui du tabac-presse (actuellement fermé pour congés, NDLR), reconnaît le maire, François Nebout. Je souhaite que l'on trouve un accord à l'amiable mais qui soit un juste équilibre entre nos moyens et les prétentions de ces commerçants qui sont peut-être élevées.»

Au cas où un accord ne serait pas trouvé entre les parties, la mairie a de toute façon enclenché une procédure d'expropriation.

Mais au-delà de ce premier point d'achoppement, les deux pharmaciens en veulent à l'Épareca (1), l'aménageur du nouveau centre commercial. «L'Épareca nous reproche de ne pas avoir participé aux réunions, que nous n'avons pas donné suite à ses sollicitations. C'est faux!», s'énerve Jean-Philippe Brégère. «Et comme par hasard, nous avons été contactés par le directeur général François Mius lors de sa venue ici le 1er octobre. Là, il a bien su nous trouver», rit jaune Vincent Peyret.

Depuis, des échanges de mails entre les pharmaciens et l'établissement public ont eu lieu. Un échange en forme de dialogue de sourds.

«On nous promet que grâce à ce nouveau centre commercial, nous allons augmenter notre chiffre d'affaires. Je pense que nous connaissons mieux le quartier que les gens de l'Épareca...», fulmine encore Jean-Philippe Brégère en dénonçant le montant du loyer qu'il devra verser et «un bail aux conditions inacceptables.»

Racheter pour raser

«François Mius, qui est venu lors de notre journée de visite «première pierres» m'a assuré qu'il avait des candidatures, même pour la supérette, indique François Nebout. Mais pour l'instant, je n'en sais pas plus.» Selon nos informations, on ne se bousculerait pourtant pas au portillon.

Une fois propriétaire de l'ensemble de l'ancien centre commercial, la municipalité devra de nouveau investir pour... en raser une partie. Des travaux de déconstruction qui devraient s'élever aux alentours de 50.000€.

«Nous n'allons pas tout raser, précise François Nebout. Ce ne sera le cas qu'entre l'actuelle pharmacie et la porte centrale. Le reste a été réhabilité et sera conservé.» Disparaîtront la pharmacie, le tabac-presse, la laverie automatique et la bibliothèque pour tous. «Les seuls endroits qui apportent de la vie à ce centre commercial...», soupirent les pharmaciens. À leur place, c'est un parking qui sera construit. En face d'une belle coquille à trois millions d'euros, financée avec des fonds publics, et encore loin d'être pleine comme un oeuf à deux jaunes.

(1) Établissement public d'aménagement et de restructuration des espaces commerciaux et artisanaux.

17 octobre 2011 | 04h00 - Mis à jour | 07h14  -  François Goubault

CHARENTELIBRE.fr

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