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la Cagouille Enchaînée
16 novembre 2011

24H POUR LE LOGEMENT : « PIRE QUE JAMAIS »

Les associations d’insertion et d’hébergement d’urgence dénoncent les coupes budgétaires et le non-respect des lois sur le logement. Jeudi, une délégation a été reçue à l’Assemblée nationale, au Conseil économique et social et au Sénat.

Ils étaient un petit millier à se frayer un passage au milieu des voitures, jeudi après-midi, dans les rues de Paris. Jusque tard dans la soirée, les associations et professionnels de l’hébergement d’urgence et de l’insertion ont manifesté pour dénoncer « la gravité et l’urgence de la situation » des 3,5 millions de mal-logés et les 700 000 sans-domicile en France. « C’est pire que jamais », s’inquiète Catherine Cabannes, directrice territoriale à Paris de l’association des Cités-Secours Catholique, qui remonte le cortège d’un pas énergique.

Au cours de la campagne « 24 h pour le logement », les collectifs d’organisations « Urgence un toit » et « Un chez-soi pour tous » rejoints pour l’occasion par des sans-logis, demandent que les lois sur le logement opposable (Dalo) et pour la construction de logements sociaux (SRU) soient effectivement appliquées.

« Notre métier est remis en question »

Derrière son slogan ambitieux, « un logement pour tous », le gouvernement veut privilégier l’attribution d’appartements sociaux pour les sans-domicile pour réduire le placement en centre d’hébergement. Un discours que les travailleurs sociaux reçoivent comme une provocation, dans un contexte de grave pénurie de logements. D’autant que cette « politique » s’est rapidement traduite par des coupes budgétaires importantes pour les associations qui gèrent les centres d’hébergement. « Cela représente environ 10 % en moyenne pour chaque association », relève Catherine Cabannes :

« Benoist Apparu, [secrétaire d’État au logement], veut cantonner notre action à l’accompagnement au logement en nous réduisant à des simples bailleurs sociaux, ajoute-t-elle. L’accompagnement des problèmes relationnels, psychologiques, sociaux, est totalement remis en question. Nous avons l’impression que notre travail et la lutte contre l’exclusion sont remis en cause fondamentalement »

« Le mépris des riches pour ceux qui sont dans la merde »

« Ça devient de plus en plus difficile, confirme Cyril Meyriat des Compagnons de la nuit, association qui tient un lieu d’accueil et de vie dans le quartier latin. Le travail social se pense de plus en plus en termes de « prestations » avec une tendance à la rationalisation, alors que nous concevons notre métier dans la relation. » 

« Le cynisme s’est installé. Il traduit le mépris des gens riches à l’égard de ceux qui sont dans la merde », s’emporte un militant de Sud-Solidaire au micro, profitant d’une courte pause à quelques mètres de l’Assemblée nationale. Parti du palais du Luxembourg, le cortège clairsemé s’est dirigé vers le parvis des droits de l’Homme, sur la place du Trocadéro à Paris, où l’association Droit au logement a tenu un campement dans la nuit de jeudi à vendredi. Une délégation a été reçue par Jean-Pierre Bel, président du Sénat, par le vice-président du Conseil économique et social et au Palais Bourbon par Jean-Yves Le Bouillonnec, député socialiste du Val-de-Marne. « En faisant le tour des législateurs, nous avons montré ouvertement qu’on ne s’adresse plus au gouvernement, car le gouvernement ne nous écoute pas », explique Christophe Louis, du Collectif des morts de la rue.

Le nouveau président socialiste du Sénat, Jean-Pierre Bel, a annoncé qu’il présenterait prochainement un texte de loi pour porter dans l’hémicycle les revendications des associations.

Par Erwan Manac’h - 11 novembre 2011

POLITIS.fr

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