DANS LA RUE CONTRE LA RÉFORME DE LA NOTATION DES PROFS

Près de 300 enseignants du primaire et du secondaire se sont rassemblés ce matin devant l'inspection d'académie à Angoulême pour dire "non" au projet de réforme de la notation des enseignants proposé par Luc Chatel.

Dans le primaire, les enseignants continueraient de rencontrer un inspecteur, mais plus en classe comme c'est le cas actuellement, mais "lors d'un entretien de carrière où il faudra montrer qu'on est un bon petit soldat",dénonce Jean-Paul Pochard, responsable FSU Charente. "Le système actuel n'est sans doute pas entièrement positif. Il est même infantilisant et marche à la note. Mais il a le mérite de la transparence. Avec le projet de Chatel, on va créer des inégalités entre collègues et on va arriver à des dérives. Pour les promotions, ce sera à la gueule du client et tout le monde à l'ancienneté."

Dans le meilleur des cas, l'enseignant atteindrait l'échelon le plus élevé deux ans plus tard qu'avec le système actuel. "C'est encore une façon de baisser le pouvoir d'achat des fonctionnaires après le gel des salaires, les 16.000 postes supprimés chaque année, et les 35€ à verser pour toute procédure pour se défendre devant les Prud'hommes."

Dans le secondaire, le projet du Ministre de l'Education prévoit que la note pédagogique, jusqu'alors donné par les inspecteurs, sera attribuée par le chef d'établissement, comme la note administrative. "Encore une fois, ce projet de réforme a été proposé sans concertation et ne porte pas sur le coeur du métier: enseigner, faire son travail. Ça ne marche pas à l'applaudimètre. Les élèves n'ont rien à y gagner et les profs non plus, regrette Alain Héraud, secrétaire départemental du Snes-FSU, CPE au collège de Montbron. Les chefs d'établissement n'ont pas les moyens ni la formation pour noter les profs. Mais Chatel veut des petits patrons et de l'autonomie, comme dans les universités."

15 Decembre 2011 | Mis à jour | 18h35   Anne Kerjean

CHARENTELIBRE.fr