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la Cagouille Enchaînée
18 janvier 2012

RésistAAAnce

La dégradation de la France par l'agence de notation Standard & Poors est un acte de guerre contre notre peuple. Avec un décorum d'objectivité pseudo-scientifique censé impressionner les braves gens, les agences de notation se présentent en observateurs infaillibles et impartiaux.

Or ce sont des entreprises privées, fort profitables même dans le cas de S&P qui se vante d'une rentabilité de 43%. Leur croissance fulgurante accompagne l'augmentation des opérations de prêt. Elles ont donc partie liée à l'explosion vertigineuse de l'endettement privé et public dont elles sont censées garantir la solidité.

Ce sont des bras armés de la finance et des agents zélés de la financiarisation de l'économie. Voilà pour l'impartialité. Quant à leur fiabilité, on se souvient qu'après avoir noté AAA pendant des décennies les Etats-Unis malgré leurs déséquilibres colossaux, S&P les a dégradés pour appuyer la lutte des républicains en faveur de nouvelles coupes budgétaires. Au moment de justifier économiquement une décision purement politique, S&P s'était trompé de 2000 milliards de dollars dans ses calculs. Une paille.

Nous faisons donc face à des adversaires. Le monde n'est pas dirigé par une aimable constellation de premiers de la classe. Il est le lieu d'un affrontement permanent pour le partage de la richesse produite qui se concentre aujourd'hui entre les peuples et la finance. L'heure n'est donc pas à la contrition mais à la résistance. Tout de suite et sans barguigner car chaque atermoiement renforce l'assurance de l'adversaire et chaque concession nous enfonce dans la vis sans fin austérité – récession. La France a les moyens politiques et économiques de tenir tête aux banques. Notre économie est productive. L'épargne des Français est bien suffisante pour nos besoins. La difficulté se concentre sur la politique. La soumission de Sarkozy à la finance est une invitation au pillage du pays. Et les quatre candidats présentés comme les seuls en position d'être au second tour par le système médiatico-sondagier proposent tous des plans d'austérité. La finance croit donc pouvoir lancer impunément ses attaques en plein milieu de la présidentielle. Heureusement il y a un grain de sable. La poussée du Front de Gauche est en train de faire basculer le cours de l'élection. Le point de vue austéritaire n'est plus seul et l'on voit déjà chacun, s'efforcer d'en tenir compte en mettant de l'eau dans son vin. Le moment n'est plus si loin où tous ceux qui suivront ces agences seront recrachés.

François Delapierre

Mardi, 17 Janvier 2012

LEPARTIDEGAUCHE.fr

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