BOIS DES BRANDES À SOYAUX : SOUS LES CENDRES, LES DÉCHETS

La destruction par le feu du bois des Brandes, au printemps dernier, a mis au jour d'anciennes décharges sauvages. Des détritus remontant à un demi-siècle parfois.

Les salariés des amis du patrimoine d'Horte-et-Lavalette grattent les sols jonchés de détritus. Photo Majid Bouzzit

Bouteilles, morceaux de verre, ferrailles, bouts plastiques... Sur le sol, sur les pentes, au pied des troncs noircis, les détritus jonchent le bois des Brandes, à Soyaux.«Ecoutez, quand vous marchez, vous entendez le bruit que cela fait», lance Fabrice Youssef.

L'encadrant technique et son équipe des Amis du patrimoine d'Horte-et-Lavalette nettoient le site ravagé par l'incendie du 1er juin dernier - 90 hectares partis en fumée. La disparition de la végétation a mis au jour d'anciennes décharges sauvages.

«Celle-ci, dans cette fosse, est une des plus importantes», indique Fabrice Youssef.«Ces décharges, on connaissait leur existence, mais avec la végétation, elles demeuraient inaccessibles», explique Fanny Goudet, chargée de mission au Conservatoire régional des espaces naturels (Cren).

«A mon avis, ça date des années 1950»

Dans un coin de la fosse, un tas de déchets grattés à la pelle. «On verse dans la remorque du quad et on l'achemine à la benne mise à disposition par GrandAngoulême.» Des objets antiques: flacons de parfum, bouteilles en verre Dupond Angoulême, bassines en métal rongées, fioles médicinales. Fabrice Youssef, archéologue des temps modernes, estime la datation à près d'un demi-siècle. «A mon avis, ça date des années 1950. Surtout qu'on voit peu de plastique.»

C'est le Cren du Poitou-Charentes, qui gère la forêt depuis 2004 via un bail emphytéotique avec la commune de Soyaux, qui a missionné l'association pour le nettoyage.«Ils nous demandent de nettoyer car ça peut-être dangereux pour les promeneurs. On a l'habitude de travailler avec eux sur d'autres chantiers.» L'association des Amis du patrimoine d'Horte-et-Lavalette emploie des salariés en contrat d'insertion.

Huit journées d'intervention suffiront pour nettoyer le gros du site. «On ne fait que le superficiel. On ne peut pas tout enlever. A certains endroits, plus on gratte, plus on en trouve», indique Fabrice Youssef.

Le Cren a une idée pour aménager le territoire jusqu'alors considéré en Charente comme un des plus important en terme de landes. «Aucune plantation n'est prévue. L'objectif est de garder ces milieux ouverts, afin que la lande recolonise ces secteurs anciennement boisés en pins.» Le temps fera son oeuvre.

31 Janvier 2012 | 04h00
Mis à jour | 09h36  -  Thierry Châtelier

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