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la Cagouille Enchaînée
22 février 2012

PETROPLUS VISÉ PAR UNE ENQUÊTE POUR FAILLITE FRAUDULEUSE

La raffinerie de Petroplus à Petit-Couronne , en Seine-Maritime. Crédits photo : KENZO TRIBOUILLARD/AFP

Le compte bancaire de Petroplus France aurait été amputé d'une centaine de millions d'euros, selon une source. Ce qui aurait précipité sa mise en redressement judiciaire. La maison-mère suisse dément toute malversation.

Au bord de la faillite, le groupe suisse Petroplus est maintenant soupçonné de fraude en France. Le parquet de Nanterre, près de Paris, a ouvert une enquête préliminaire sur les conditions de la faillite de la raffinerie de Petit-Couronne, en Seine-Maritime, nous a confirmé Petroplus France, suite aux révélations d' Europe 1 ce jeudi. L'administrateur judiciaire à qui la gestion de la filiale française a été confiée, Maître Hélène Bourbouloux du cabinet FHB, a en effet remarqué des «irrégularités» dans ses comptes et en a alerté le tribunal de commerce. Deux perquisitions ont été menées mercredi matin par la police, sur ordre du procureur de Nanterre, Philippe Courroye. La première visait le siège de la filiale française de Petroplus dans le quartier d'affaires de Défense, et la seconde s'est déroulée à Paris, dans les locaux de la Deutsche Bank où la société a ses comptes.

Le holding dément tout «transfert de fonds»

Selon une source judiciaire,le compte bancaire de Petroplus France aurait été amputé d'une centaine de millions d'euros. Ce «trou» financier aurait précipité la cessation de paiement de la filiale. En fait, le tribunal de commerce s'inquiéterait de possibles malversations et détournements d'actifs de la part de la maison-mère suisse. Cette dernière dément formellement ces accusations dans un communiqué. «Le 23 janvier 2012, Petroplus France disposait dans des comptes à la Deutsche Bank de 124 millions d'euros et 59 millions de dollars. Le même jour, Deutsche Bank, l'un des prêteurs dans le cadre de la facilité de crédit renouvelable, a transféré 122 millions d'euros et 59 millions de dollars en dehors de ces comptes», détaille Petroplus, en affirmant n'avoir donné «aucun ordre» de transfert de ces fonds.

De son côté, l'intersyndicale CGT-CFDT-CFE/CGC de la raffinerie de Petit-Couronne a affirmé ne pas être surprise par cette enquête préliminaire. «Les syndicats soutiennent cette action, pour eux, il y a eu une organisation pour vider les comptes», a déclaré Christelle Denouette, élue CGT, à l'AFP. Pour autant, aucune plainte n'a été déposée, a-t-elle précisé. Ces soupçons interviennent quelques heures après l'annonce par Petroplus de sa demande de mise en faillite. Dans un communiqué publié cette nuit, le groupe précise que ses filiales française et allemande ont été placées sous administration judiciaire.

L'État en quête d'un repreneur

Le tribunal de Rouen a ainsi placé le site de Petit-Couronne en redressement judiciaire pour six mois, après que sa direction a déposé le bilan mardi. Cette raffinerie qui emploie 550 personnes est à l'arrêt depuis début janvier, peu après le gel par les banques des lignes de crédit de Petroplus. Il manque au raffineur plus d'1 milliard d'euros pour s'approvisionner en pétrole brut. Mais les négociations avec les créanciers ont échoué. Outre le site de Petit-Couronne, quatre autres raffineries sont également concernées par la procédure de faillite, à Anvers (Belgique), Cressier (Suisse), Coryton (Grande-Bretagne) et Ingolstadt (Allemagne).

En France, le gouvernement s'est saisi du dossier. François Baroin, le ministre de l'Économie, a répété mercredi à l'Assemblée nationale que l'objectif de l'État était de «préserver» l'activité du site de Petit-Couronne et ses emplois. La veille, le ministre de l'Industrie Éric Besson avait de nouveau rencontré les syndicats et les représentants des salariés de Petroplus France. Il a rappelé que le gouvernement s'activait dans la recherche d'un repreneur pour l'activité de Petit-Couronne. «Différents candidats à la reprise ont été reçus; différentes pistes sont à l'étude, en lien avec le secteur pétrolier, afin d'assurer le redémarrage rapide de l'activité.»

 Mis à jour le 26/01/2012 à 16:15 | publié le 26/01/2012 à 10:42

LEFIGARO.fr

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