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la Cagouille Enchaînée
8 mars 2012

LES FERMETURES D'USINE SE MULTIPLIENT, LA COLÈRE GRONDE

Un salarié de l’entreprise M-Real Alizay participe au blocage de l'entrée de son usine pour la quinzième journée consécutive, le 3 novembre 2011.AFP/KENZO TRIBOUILLARD

La papeterie M-Real d'Alizay (Eure) et l'usine de rénovation ferroviaire d'AnsaldoBreda, à Cannes, vont fermer leurs portes, ont annoncé, jeudi 8 mars, leurs directions. Au même moment, des ex-salariés de GPV (enveloppes et emballage postal) à Davézieux (Ardèche) ont pressé les politiques de les aider dans leur projet de société coopérative, déplorant qu'ils se concentrent sur quelques entreprises emblématiques comme Lejaby.

Le groupe finlandais M-real a annoncé, jeudi, qu'il fermerait sa papeterie française d'Alizay (Eure) d'ici à la fin du mois de juin, supprimant trois cent trente postes sur le site. L'annonce intervient à l'issue de négociations entre le groupe et les représentants du personnel menées depuis octobre. M-real précise que sera mis en œuvre, par le groupe, les représentants du personnel et les autorités locales "un projet de réindustrialisation volontaire (...) dont l'objectif est de créer de nouveaux emplois et activités sur le site d'Alizay". 

M-real, qui se détourne de son activité papier pour se recentrer sur le carton, plus rentable, avait précédemment annoncé la fermeture d'usines en Allemagne et en Finlande.

144 SALARIÉS MENAÇÉS

L'usine AnsaldoBreda, l'un des deux seuls sites de rénovation ferroviaire de France, employant cent quatorze salariés à Cannes va devoir fermer faute de contrats. Jeudi, la justice a donné raison à son unique client, la RATP, qui ne souhaitait plus lui confier de travaux.

Le directeur d'Ansal doBreda France (l'entreprise est basée en Italie) ainsi que l'avocat marseillais de la société devraient rencontrer le personnel du site dans l'après-midi. "Les salariés sont très déçus et amers", a déclaré la direction. Un jugement antérieur du tribunal de commerce de Marseille avait donné tort à la RATP et lui avait ordonné de confier à l'usine de Cannes les travaux de rénovation des lignes 7 et 8 du métro parisien.

La sous-préfette de Grasse, Dominique-Claire Mallemanche, s'est engagée à "étudier au cas par cas le profil de chaque ouvrier" pour trouver une solution de reclassement. Lorsque cette usine aura fermé, il ne restera, en France, qu'un seul site, basé à Clermont-Ferrand.

 COLÈRE DES EMPLOYÉS

Alors que Nicolas Sarkozy est en déplacement, jeudi, sur le site de l'ancienne usine de lingerie Lejaby, dans la Haute-Loire, des ex-salariés de GPV, qui fabrique des enveloppes et de l'emballage postal à Davézieux, en Ardèche, ont demandé aux politiques de les aider à boucler leur projet de société coopérative (SCOP).

A la fin de septembre 2011, le tribunal de commerce d'Aubenas avait retenu l'offre de reprise de GPV, en redressement judiciaire, formulée par le groupe allemand Mayer-Kuvert. Celle-ci a entraîné la suppression de quelque deux cent soixante-dix emplois sur cinq cent quatre-vingt-dix en France et la quasi-fermeture du site ardéchois de Davézieux, qui employait cent quatre-vingt-cinq personnes, dont environ vingt-cinq ont été gardées.

"Le groupe Mayer avait assuré au tribunal qu'il laisserait notre projet de SCOP se monter, en laissant des machines, mais il a tout enlevé fin novembre. Il nous manque ainsi 600 à 700 000 euros", a relaté Mickaël Corompt, délégué CGT."On voit que les subventions tombent et que les effets d'annonce se succèdent pour ArcelorMittal ou Lejaby, à l'approche de l'élection présidentielle. Il y a quelques mois nous n'avons eu aucune aide", a critiqué M. Corompt."La gauche n'est pas en reste. M. Montebourg s'est lui aussi mis en avant sur le dossier Lejaby", estime le syndicat, selon lequel "les élections arrivent trop tard pour nous".

"Nous demandons au président M. Sarkozy et à tous les politiques d'intervenir dans ce dossier pour que l'allemand Mayer nous rende les machines nécessaires et nous fournisse un plan de charge", demande la CGT dans un communiqué "coup de gueule". La SCOP pourrait employer jusqu'à vingt salariés dans l'impression d'enveloppes.

>> Lire aussi :

>> Fermeture de la papeterie M-Real dans l'Eure

>> Des salariés d'entreprises en difficulté ont installé des barrages filtrants près de Rouen

>> Dixième jour de grève à la papeterie d'Alizay

>> A chaque candidat, son sommet social

LEMONDE.FR avec AFP et Reuters | 08.03.12 | 10h56   •  Mis à jour le 08.03.12 | 15h16 

LEMONDE.fr

 

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