LA FEJ RÉITÈRE SES APPELS POUR LE RESPECT DES DROITS DES JOURNALISTES EN GRÈCE

La Fédération européenne des journalistes (FEJ) a condamné aujourd'hui le comportement de la police grecque et de ses forces spéciales anti-émeute qui ont brutalement attaqué les journalistes couvrant cette semaine à Athènes les rassemblements qui ont suivi le suicide d'un retraité lundi.

« Nous appelons une fois de plus les autorités grecques, et en particulier la police, à laisser les journalistes faire leur travail librement. Nous exprimons notre profonde colère et déception face au fait que Marios Lakos, le président de l'Union des photojournalistes grecs ainsi que d'autres journalistes aient été frappés par la police », a déclaré Arne König, le Président de la FEJ. « Le peuple grec ainsi que les citoyens européens ont le droit de savoir ce qui se passe en Grèce. Cela implique le respect des droits fondamentaux de l’homme et de la liberté de la presse ».

Marios Lolos a subi des blessures graves à la tête hier lors de la couverture des manifestations qui ont été déclenchées par le suicide d'un pharmacien de 77 ans à la retraite. L’homme s’est donné la mort lundi sur la place Syntagma, en pleine rue. Il a laissé une note écrite à la main qui a été retrouvée à proximité de son corps. Il y explique que, malgré qu’il ait payé toute sa vie pour une retraite décente, il ne pouvait pas vivre décemment avec une pension si réduite.

Durant les manifestations qui ont suivi ce drame, la police a utilisé une violence excessive envers les journalistes et photojournalistes qui couvraient les événements de la place Syntagma. Sept journalistes ont été blessés. La veille, Rena Maniou, journaliste, a également subi la violence des forces de sécurité.

La FEJ soutient les efforts continus de l'ensemble de ses affiliés en Grèce. Ceux-ci ont discuté la nécessité de la sécurité et du respect de la liberté de la presse avec l'ancien Ministre de la protection des citoyens. L'année dernière, les autorités affirmaient aux représentants des journalistes que « l’action politique et physique de EL.AS. (la police grecque) est consacrée à la protection des droits démocratiques, elle traite la vocation d'information avec la sensibilité nécessaire et doit faire tous les efforts possibles afin que ce droit puisse être exercé librement et sans entrave ». Malgré ces déclarations, la violence policière envers les journalistes se poursuit sans relâche.

Plusieurs incidents graves montrent que des journalistes ont souffert d’une brutalité policière excessive dans l’exercice de leur métier. C’est le cas de Manolis Kypraios, journaliste qui a perdu son procès, de Dimitris Trimis, Président JUADN qui a eu un bras cassé. C’est le cas également du journaliste Georgos Avgeropoulos et de la photographe Tatiana Bolari.

La FEJ est le bureau européen de la Fédération Internationale des Journalistes.

La FEJ représente plus 260.000 journalistes dans 30 pays

le 9 Avril 2012 

HUMANITE.fr