Georges Plassat va réduire la voilure à l'étranger, décentraliser, taper dans les frais généraux. Et dans l'emploi ?
En présentant les grandes lignes de sa politique de redressement, Georges Plassat, le nouveau boss du groupe Carrefour (91,5 milliards de chiffre d'affaires) s'est bien essuyé les pieds sur son prédécesseur, Lars Olofsson. Le PDG démissionnaire est parti avec une « retraite chapeau » et une prime de non-concurrence de 1,5 million, au grand dam des syndicats et des petits porteurs.
Plassat estime prendre les rênes d'un groupe rien moins que « défiguré et hébété » ! Haro sur le projet phare d'hypermarché dit de nouvelle génération « Carrefour Planet » et sur la convergence à toute force des marques. Sus aux frais généraux « beaucoup trop importants ». Au pilori, la centralisation à outrance pratiquée par Olofsson !
Place au moyen terme
Ses premières annonces sont en ligne avec le réquisitoire. Place à une politique de moyen terme : quitte à tempérer les attentes de ses principaux actionnaires (Bernard Arnault et le groupe Colony), le PDG demande trois ans pour redresser le numéro deux mondial de la distribution, car « la distribution n'est pas un métier à court terme ».
Vive la cure d'amaigrissement, y compris géographique. Après le retrait de la Grèce, le groupe devrait battre en retraite en Turquie, peut-être en Indonésie, etc. Mais pas au Brésil, considéré comme une base de développement essentielle. Retour aussi aux recettes d'un marketing plus direct, plus simple : « On dépense trop d'argent pour expliquer à un chauve qu'on vend des sèche-cheveux à 9,30 € ! »
Malgré la pression des syndicats CGT et CFDT, Plassat n'a pas précisé plus concrètement ses objectifs, notamment en matière d'emplois. Carrefour emploie 471 000 salariés dans le monde, dont 115 000 en France.