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la Cagouille Enchaînée
20 juin 2012

PSA : LA FERMETURE D'AULNAY-SOUS-BOIS EST PROGRAMMÉE DEPUIS 4 ANS DÉJÀ

Depuis 2008, le site Peugeot-Citroën de Seine-Saint-Denis s'est vu petit à petit dépouillé des autos qu'il assemblait. Retour sur une fin entérinée de longue date alors que la direction a déjà la tête ailleurs. Dans des autos low-cost assemblées en Espagne et en Chine.

Citroën C-Elysee, le premier low cost des chevrons © Automobiles Citroën

Pas une déclaration. Pas un commentaire. Ni au Ministère du redressement productif, ni à la direction de PSA. La rencontre hier entre le PDG du groupe Philippe Varin et Arnaud Montebourg s’est  soldée par un effrayant silence. Pas une minute, mais une journée entière de silence pour l’usine d’Aulnay Sous Bois et ses 3000 salariés condamnés. Un silence d’impuissance de la part du Ministère et un silence de validation d’un plan de fermeture entériné depuis longtemps du côté de Peugeot-Citroën.

Aulnay a perdu la moitié de sa production en 4 ans

Un plan qui semble programmé depuis 2008 exactement. A l’époque, la direction décide de partager la fabrication de la Citroën C3 entre ses deux usines d’Ile de France. Aulnay et Poissy dans les Yvelines assembleront donc toutes les deux les citadines. Personne ne s’en émeut. Au contraire, la petite auto a tellement de succès qu’il faut mettre les bouchées doubles. Normal. Mais un an plus tard, l’autre Citroën fabriquée sur le site du 93, la C2, est en fin de vie. Sa production s’arrête et les chaines qui la fabriquent aussi. Elles ne repartiront pas. Pourtant la DS3, la petite luxueuse du groupe qui fait ses débuts quelques temps plus tard aurait trouvé là une ligne de montage rien que pour elle. En plus, sa carrière démarre en trombe. Mais non. Elle naitra elle aussi à Poissy. Résultat : entre 2007 et l’an passé, la production d’Aulnay a baissé de moitié. Difficile dans ce cadre de mettre en cause la mauvaise passe de l’automobile en général et de PSA en particulier qui a vu ses ventes baisser de 14,4% rien qu’au cours des quinze premiers jours de juin, pour justifier cette fermeture.

Une extrème onction annoncée le 25 juillet

L’avenir de l’usine d’Aulnay-sous-Bois est donc scellé. Après 2014. A ce moment, la C3 sera en bout de course et les stratèges du groupe, s’ils décidaient par extraordinaire de fabriquer sa remplaçante en Seine-Saint-Denis iraient à l’inverse de tout ce qu’ils ont élaboré depuis cinq ans. Personne n’y croit, ni l’intersyndicale de l’usine qui a décidé d’un mouvement de grève le 28 juin prochain, ni Gérard Segura, le maire PS de la ville qui redoute une très mauvaise nouvelle dès le 25 juillet lors de l’annonce des résultats (forcément désastreux) du premier semestre par Philippe Varin.  

L''avenir est au low-cost

De toute façon, PSA a déjà la tête ailleurs. Ce n’est pas dans le 93 que les investissements sont programmés, mais au sud et en Asie. Dans les usines de Vigo en en Espagne et de Wuhan en Chine qui produiront dès l’an prochain le premier low-cost du groupe. L’auto s’appellera C-Elysée chez Citroën et 301 chez Peugeot. Evidemment, les directions des deux marques jurent sur l’honneur que ces deux modèles ne sont pas destinés à l’Europe. Uniquement à la Turquie, au Maghreb, à la Russie et à la Chine. Une déclaration d’intention qui en rappelle une autre. Celle de Louis Schweitzer en 2004. L’alors président de Renault présentait cette année là sa petite dernière, la Dacia Logan fabriquée en Roumanie. Une auto pas chère et exclusivement réservée aux pays émergeants. On connaît la suite de l’histoire. Huit ans plus tard, Dacia est la quatrième marque du marché. En France.
  
Rédigé par Michel Holtz le Mercredi 20 Juin 2012 à 10:25 |
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