ANGOULÊME - LA VILLE DU FUTUR PASSE PAR L'ACHAT DE L'IMMEUBLE EDF

Le Conseil municipal a planché sur la ville du futur, de Montauzier au Plateau.

L'immeuble EDF au cœur de négociations. (Photo Céline levain)

Présenté hier en Conseil municipal dans sa dernière mouture, le schéma de cohérence urbaine donne les grandes lignes de l'aménagement d'Angoulême dans les vingt à trente années à venir… Une démarche déjà ébauchée lors du choix, en juillet 2011, d'une équipe constituée autour de la société Atelier Cité Architecture.

Il s'agit là « de reconquérir le fleuve à qui l'on tourne le dos » (Frédéric Sardin) et les friches urbaines qui vont avec. Mais aussi, dans une ville constituée de ruptures géographiques, de faciliter les liaisons entre le Plateau et les bords de Charente.

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Le pôle de Grelet sur les rails

En 2010, une partie des anciens abattoirs de Grelet avait été cédée à l'entreprise Art Pat Gel. Le reste des bâtiments (1 745 m2 sur 1,4 hectare) vient d'être vendu à Territoires Charente. Présidée par Philippe Lavaud, la société d'économie mixte a payé le prix fort à la Ville d'Angoulême : 238 869 € alors que les Domaines estiment le site à 131 200 €. Un joli cadeau à la Ville ? « Le projet de Territoires Charente, en vue de la constitution d'un pôle agroalimentaire est bien avancé », soutient Philippe Lavaud. Et, en dépit du prix d'achat élevé, Territoire Charente y retrouverait ses billes. À suivre donc… Par ailleurs, une étude technique sera menée pour conserver le mur peint par Vuillemin à Grelet. « Une œuvre poétique », dit, pince-sans-rire, Yves Brion.

De fait, le schéma de cohérence urbaine permet d'harmoniser trois projets parallèles : la ZAC Gare du Grand-Angoulême, le campus de l'image de Magelis et la réhabilitation par la Ville d'un secteur qui démarre à Montauzier à l'ouest, passe par Bourgines d'un côté du fleuve, englobe L'Houmeau de l'autre et grimpe jusqu'aux Halles.

Difficile de faire plus accidenté. Le groupement d'études préconise tout de même une « liaison douce », depuis le fleuve jusqu'aux Halles. Une liaison qui aurait pour point remarquable la construction d'une passerelle et d'un ascenseur à l'endroit même où trône l'immeuble EDF.

Problème, la municipalité ne dispose pas encore de la maîtrise foncière. Car le propriétaire des lieux, GDF-Suez, estime son bien entre 4,7 et 6,2 millions d'euros, loin du prix fixé par les Domaines (1,4 à 1,8 million d'euros).

Barrouilhet débloqué ?

Les négociations vont bientôt franchir un nouveau cap puisque Philippe Lavaud doit rencontrer la direction foncière de GDF-Suez, le 9 juillet, en présence du directeur de l'Établissement public foncier régional (EPFR), futur acquéreur pour le compte de la Ville. « Le vendeur, tout comme les Domaines, ne prend pas en compte les servitudes d'un tel lieu, comme la présence des réseaux qui nous interdit de creuser ou les travaux de dépollution », note Philippe Lavaud. Les négociations seront de toute façon serrées : la Ville n'entend pas acheter à n'importe quel prix.

En parallèle, les élus ont instauré un droit de préemption renforcé sur un secteur qui va de l'immeuble Barrouilhet jusqu'à L'Houmeau. Frédéric Sardin en détaille les avantages en citant le cas de l'immeuble Barrouilhet, verrue immobilière que le propriétaire n'entend pas vendre, protégée par un bail emphytéotique qui court jusqu'en 2050 : « Avec un droit de préemption renforcé, dans le cadre d'un projet d'intérêt public (comme le schéma de cohérence urbaine, NDLR), nous pourrons lancer la phase d'expropriation. »

Jean-Bernard Bolvin a profité de l'instant pour prendre des nouvelles de la piscine de proximité de Montauzier : « Compte tenu des contraintes budgétaires, l'équipement ne verra pas le jour avant la fin du mandat, lui répond Frédéric Sardin. Mais il reste une priorité pour l'avenir. Nous devons trouver un promoteur intéressé pour investir dans cet équipement. » La piste du partenariat public-privé est confirmée.

Publié le 03/07/2012 à 06h00
Par bertrand ruiz

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