Les sous-traitants, la face cachée du plan social PSA
(L'usine PSA Peugeot-Citroen de Poissy, dans les Yvelines - CHAUVEAU/SIPA)
Lorsque la nouvelle est tombée, jeudi 12 juillet, ils ont fait comme tout le monde, ils en ont parlé à la pause déjeuner. Mais pour les dizaines de milliers de salariés des boîtes de sous-traitance liées à PSA, l’ampleur du plan social révélée par le constructeur il ne s'agit pas seulement d'un sujet d'actualité.
Chez Lear, Valeo, Faurécia, Agrati, Magnetto, Geodis, et tant d’autres, règne une incertitude à laquelle se mêle la crainte de voir les 8 000 postes supprimés, dont 1 400 à l’usine de Rennes et 3000 à celle d’Aulnay, promise à la fermeture en 2014, se répercuter sur leurs emplois. La volonté du groupe de réduire «durablement la surcapacité de production dans le segment» des citadines, comme l'explique un document de la direction destiné aux partenaires sociaux, n'est pas pour les rassurer.
«Après l’annonce de Philippe Varin [PDG du groupe], on a compris qu’on allait devoir faire face à une baisse de la production», témoigne Erol Simsek, 45 ans, ouvrier chez l’équipementier Faurécia, à Beaulieu, dans le Doubs. Adhérent à la CFDT, Erol Simsek, spécialisé dans le montage des pots d’échappement, attend en silence les répliques du séisme. «On craint que la direction nous annonce un jour ou l’autre une réduction des effectifs ou la fermeture de certains sites.»
« On a l’habitude de s'inquiéter »
«Nous sommes au bout du système»
C’est aussi ce que redoute un patron de PMI entendu à la conférence nationale de l’industrie, le 11 juillet. Devant un parterre de patrons, de salariés, de hauts fonctionnaires et de membres du gouvernement, sa remarque a sonné comme un cri d’alarme: «En 2008, les donneurs d’ordre demandaient de mettre en place les capacités nécessaires pour qu’ils puissent assembler 3,7 millions de véhicules par an. Aujourd’hui on est seulement à 2 millions. Nous sommes au bout du système.» En d'autres termes, les sous-traitants auto, qui employaient plus de 85 000 personnes, fin 2011, selon la Fédération des industries des équipements pour véhicules (Fiev), sont pris à la gorge. Les fournisseurs de PSA ont besoin, plus que jamais, de respirer.