La coordination des biologistes en colère interpelle le nouveau gouvernement
La coordination de biologistes en colère interpelle une nouvelle fois le gouvernement sur les dangers d’une réforme des laboratoires de biologie médicale, promue sans débat parlementaire par Nicolas SARKOZY en janvier 2010.
Sous le prétexte d’une politique de rationalisation des soins, elle provoque l’industrialisation et la financiarisation de cette activité avec des conséquences graves sur la santé du patient et l’emploi.
- La santé du patient
La réforme impose des normes industrielles d'un coût insupportable (175 000 euros par an) contraignant le biologiste à vendre à des groupes financiers qui transforment alors le laboratoire en un simple centre de prélèvements, le dépouillant de son matériel technique et licenciant une partie de son personnel.
Plus aucune analyse ne peut y être réalisée et tous les prélèvements doivent obligatoirement s'en aller vers des destinations parfois éloignées pour y être traités industriellement.
Les patients ignorent qu'ils sont désormais réduits de simples codes-barres perdus dans une glacière et que leur vie se trouve à la merci d'un livreur de tubes.
Dans le cas d'analyses en urgences, on imagine les conséquences dramatiques de cette nouvelle organisation, source de résultats pouvant être trop tardifs et mettre alors la santé du patient en danger.
En plus de ces risques, la coordination s'interroge sur la fiabilité des résultats de prélèvements ballotés pendant des heures dans les embouteillages dans glacières de coursiers pendant les conditions climatiques de grand froid ou de canicule.
- L'emploi
Des milliers emplois parmi tout le personnel des laboratoires en France sont menacés par cette réorganisation, sans compter ceux des entreprises sous-traitantes, faisant de la biologie un sinistre de plus après l'automobile et l'agro alimentaire.
Alors que la France est en récession économique et a besoin de maintenir l'emploi, provoquer un tel sinistre sanitaire et social, dans une profession qui représente moins de 2% des dépenses de l'assurance- maladie, n'a jamais provoqué de crise sanitaire majeure, et en qui Français ont le plus confiance après les pompiers (sondage LCI) apparait injuste et absurde.
Aujourd'hui, patients, infirmières, médecins se plaignent de cette réforme comme jamais ce ne fut le cas pour cette profession, au point d'en faire des pétitions, des articles dans la presse et le sujet de réunions professionnelles.
En conclusion, la coordination attend la remise à plat d'une réforme dangereuse pour le patient, qui détruit le tissu de santé de proximité, et fait qu'accentuer la désertification médicale.
Elle demande une attention toute particulière à la valorisation de véritables laboratoires, conformes à leur mission médicale plébiscitée par les patients.
PATRICK LEPREUX, Président de la coordination des biologistes en colère
- le 3 Septembre 2012