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la Cagouille Enchaînée
7 septembre 2012

Loi organique et eau minérale

Après l’enjeu budgétaire devant la Cour des comptes, Hollande a évoqué celui de l’emploi à Evian.

Par GRÉGOIRE BISEAU Envoyé spécial à Evian

C’est le privilège des présidents de la République : passer, en l’espace de quelques heures, du protocole suranné de la Cour des comptes (à Paris) à une usine d’embouteillage d’eau minérale (à Evian). De la robe noire des magistrats à la tenue des ouvriers de l’usine du groupe Danone. C’était l’étrange journée de vendredi de François Hollande.

Cire. Le matin, à la Cour des comptes, il est annoncé par trois coups théâtraux dans la Grand’chambre, lieu de délibération de la Cour. La Garde républicaine fait une haie d’honneur. Ça sent la cire. D’un seul coup, une minivague se déploie sur la salle, les magistrats réalisant, comme un seul homme, une étonnante courbette. Gilles Johanet, nouveau procureur général, a ce mot : «Ce qui est déficitaire est précaire.» Ancien auditeur de la Cour des comptes, Hollande fait du sur mesures pour son auditoire (lire ci-contre). Pour la première fois, il évoque les grandes lignes de la loi organique (qui transposera le traité européen) et précise les missions du futur Haut Conseil des finances publiques, qui aura vocation à valider les hypothèses macroéconomiques du budget et contrôler tout écart.

L’après-midi, changement de paysage. Evian (Haute-Savoie), ses montagnes et son usine d’eau minérale. Le comité d’accueil est léger : Franck Riboud, patron de Danone, et Bernard Accoyer, président (UMP) du conseil général. Pendant de longues minutes, le chef de l’Etat se fait expliquer les flux logistiques de bouteilles. «Chaque seconde, cent bouteilles Evian sont fabriquées», s’enthousiasme le directeur. Hollande admire. Il est temps de visiter la chaîne d’embouteillage. Charlotte sur la tête, surchaussure aux pieds et veste jaune fluo sur les épaules.

Cruchon. Brève discussion avec le responsable du contrôle qualité. Puis c’est l’heure du traditionnel cadeau : un cruchon Cachat. Et d’un bon mot de Hollande : «Recevoir un cruchon dans ces moments-là, c’est un cadeau du ciel et de la montagne !» Devant une cinquantaine de salariés, il lance : «La grande ambition est de tout faire pour que les Français retrouvent confiance et de tout faire pour mener la bataille pour l’emploi. Merci d’avoir fait la démonstration que c’est possible.»

Avant de repartir, il glisse à la presse que son projet de super-impôt à 75% sera maintenu : «J’ai pris des engagements, ils seront tenus.» Vendredi soir, il dînait à Evian devant une délégation de grands patrons allemands et français. Pour parler Europe et compétitivité des entreprises.

7 septembre 2012 à 23:06

LIBERATION.fr

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