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la Cagouille Enchaînée
28 septembre 2012

Extension des zones commerciales : les Montagnes à tout prix

Malgré deux rejets en commission nationale, l'aménagement de la zone des Montagnes se poursuit. De nouvelles moutures vont être déposées. Et une armada d'engins prépare le terrain à Champniers.

Trente puissants engins ont débarqué aux Montagnes pour brasser 400.000m3 de matières
et préparer le terrain de la future zone. Le chantier va durer un an.  Photo Renaud Joubert

A ceux qui espéraient que le projet d'extension de la zone des Montagnes était mort, une armada de pelleteuses apporte un démenti puissant, du côté de Champniers. Après avoir encaissé coup sur coup un premier refus pour créer un ensemble commercial de neuf enseignes (1), puis un second pour la construction d'un complexe CGR, la communauté de communes Braconne Charente a donné cinq années de plus, jusqu'en 2018, à son aménageur, la société d'économie mixte Territoires Charente, pour aboutir.

Depuis quelques jours, une entreprise nantaise a pris d'assaut les 35 hectares de la ZAC des Montagnes, entre l'ancienne nationale et la nouvelle, pour les remodeler, créer deux kilomètres de routes et deux ronds-points, percer un gros trou sous la rocade pour l'évacuation des eaux, faire l'éclairage et tous les réseaux.

17 millions déjà investis

Pour ce chantier impressionnant qui va durer un an, qui mobilise une trentaine d'ouvriers et autant d'engins, Territoires Charente a déboursé six millions d'euros, qui s'ajoutent aux 11 millions déjà investis depuis 2007 pour acquérir les terrains et réaliser les études. Pour financer, elle a emprunté, en espérant récupérer sa mise au moment de la vente des emplacements. «Notre banque nous suit, et les premiers bâtiments vont apparaître dès l'automne prochain», assure même Bernard Alloir.

Le directeur de Territoires Charente évoque un des trois tiers de la zone, celui qui n'est pas soumis à autorisation puisqu'il doit accueillir des bureaux, des entreprises artisanales, et des services. Et le directeur de préciser que les restaurants, par exemple, ne donnent pas lieu à un passage en commission. «Le simple fait de voir apparaître des engins a montré notre détermination et relancé les vocations. La partie haute est presque entièrement commercialisée. De nombreuses entreprises nous contactent pour s'implanter sur le meilleur site de Charente, on risque de manquer très vite de terrain», affirme crânement Alain Brouté, directeur de projet.

Pour ce qui concerne les deux autres zones, recalées en novembre puis en mars suite aux recours, deux nouveaux projets vont être redéposés à la fin de l'année ou début 2013: «Ils tiendront compte des remarques de la commission nationale, on y travaille avec nos partenaires», assure le directeur. Par exemple, le cinéma pourrait changer d'emplacement, et le nombre d'enseignes revu à la baisse dans la tranche commerciale.

Ils travaillent aussi sur une meilleure intégration dans le paysage et sur la desserte. «Les recours nous auront fait perdre 18 mois, mais on continue, on y croit. Nous avons jusqu'en 2018 pour aménager ces 35 hectares et trouver l'équilibre financier».

Territoires Charente s'attend évidemment à un retour en force des opposants et «affine» sa tactique. Elle prépare une maquette numérique de cette immense ZAC «pour montrer qu'elle n'est pas dans le désert», et a pris contact avec les commerçants voisins: «Ils voient d'un bon oeil un développement de qualité de la zone, environnemental et high-tech, appuyé sur l'image», affirment les aménageurs, soucieux d'afficher un optimisme à toute épreuve.

(1) Saisie par l'association Aspetc, la commission nationale d'équipement commercial a annulé en novembre 2011 l'autorisation accordée par la commission départementale d'étendre la zone commerciale des Montagnes. En mars dernier, le projet CGR est annulé à son tour par Paris.

25 Septembre 2012 | 04h00 - Mis à jour | 07h50 - Thierry  Cordeboeuf

CHARENTELIBRE.fr

 

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