Photo de Bernard Stamm, prise en mer le 1er octobre. Ça décoiffe ! - Photo : Ouest-France
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À un mois du départ, les skippers sont déjà dans les starting-blocks. Presque prêts. La préparation technique et physique est quasiment terminée, restent les détails. Reportage.
La grande transhumance vers les Sables d’Olonne s’annonce pour la semaine prochaine. Les marins tourneront le dos à leurs bases, qu’en théorie ils ne reverront plus avant la mi-février, destination convoyage avant la longue immersion en solitude dans leur tour du monde. Depuis belle lurette, tout en eux converge vers cette date du 10 novembre. Dans tout pile 30 jours, à 13 h 02, il ne sera plus temps de se demander si le bateau est prêt, et encore moins si, plus prosaïquement, les clés de la boîte à lettres sont bien restées à la maison ou si la dernière facture de gaz a bien été réglée.
Temps de se calmer
Un mois, c’est court et long à la fois lorsque l’on embrasse dans son ensemble la préparation que réclame une telle course. Les plus stakhanovistes n’ont pas lésiné sur les moyens d’améliorer autant que faire se peut la performance attendue. Les abonnés au pôle Finistère course au large de Port-la-Forêt sont allés au bout du bout de l’exercice et de l’exigence.
En meute de cadors, comme il se doit, et en plus de leurs entraînements personnels spécifiques qui leur ont fait additionner les milliers de milles passés en mer. « Il y a un an et demi, on avait établi un programme lourd, chargé, pas évident à tenir, relève Christian Lepape, le maître des lieux qui parle à l’oreille des marins. On a fait ce qu’on avait dit, avec un groupe d’une grande maturité, on est donc plutôt fiers. »
« Avant de réussir le Vendée, il faut réussir les entraînements »
Manœuvres multipliées à l’envi, travail des phases de départ, validation des nouvelles voiles, données très spécifiques à respecter, navigations de jour, de nuit, par tous les temps et de formats adaptés : les entraînements, sept au total, étaient dimensionnés pour permettre aux solitaires de se placer en condition réelle de concurrence en course, la seule pression en moins.
« Avant de réussir le Vendée, il faut réussir les entraînements, assène Jérémie Beyou (Maître Coq). Ça pompe beaucoup d’énergie, car il faut que le bateau soit prêt à l’heure, que le bonhomme le soit également physiquement. Là, je commence à avoir vraiment la caisse, mais je suis fatigué. » Propos corroborés par Vincent Riou (PRB), qui aspire maintenant au repos, « mais c’est normal ! On sort du dur de la préparation physique, et technique, donc si on n’est pas fatigué maintenant, c’est qu’on n’y est pas allé à fond. C’est aussi pour ça que le niveau monte : on passe plus de temps à naviguer, à affûter les bonshommes et les machines. »
Restent donc 30 jours pour se remettre de la séquence. Et peaufiner les derniers petits détails.
La plupart des engagés, en tout cas en ce qui concerne les écuries les mieux organisées et dotées, pourraient prendre le large demain. « Après le dernier stage (terminé jeudi dernier), on a le tampon ''prêt à partir'', s’esclaffe Armel Le Cleac’h (Banque Populaire). On s’est mis en confiance. En tout, ces deux dernières années j’ai dû naviguer l’équivalent d’un tour du monde. On n’est pas loin de toucher au but. » « On est maintenant dans le petit détail qui va apporter un plus en performance, en confort, en rapidité dans les manœuvres, renchérit l’impétrant François Gabart (Macif), il nous restera aussi à embarquer l’avitaillement. » Le jour où les sachets de nourriture lyophilisée seront à bord, ça sentira vraiment l’appareillage. Le vrai. Le grand. Celui de l’aventure sportive majuscule.
Olivier CLERC.
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