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la Cagouille Enchaînée
17 octobre 2012

Angoulême : ça roule bien pour eux

Un fonds d'investissement regroupant Orange, Total et la SNCF investit dans la start-up

Antoine Jouan (marketing-commerce), Jérôme Pénigaud (gestion-production) et Florian Gardes
(technique), les trois fondateurs d'ez-Wheel, et la fameuse roue. (PHOTO Céline Levain)

Sans vouloir à tout prix faire de jeu de mots, force est de constater que la roue de la fortune tourne dans le bon sens pour la société ez-Wheel, installée dans les locaux de la pépinière d'entreprises du Grand-Angoulême, dans le parc d'activités de Girac. Ez-Wheel, rappelons-le, a mis au point la roue autonome électrique pour engins de manutention et véhicules légers.

Mercredi, on apprenait que le fonds d'investissement Écomobilité Ventures, formé par trois poids lourds de l'économie française, Total, Orange et la SNCF, avait décidé de financer trois start-up engagées dans la mobilité « durable » : une société norvégienne, une parisienne et donc ez-Wheel.

Du côté de l'entreprise angoumoisine, on ne cache pas sa satisfaction d'avoir été retenu parmi 350 dossiers. « Être accompagné - c'est du gagnant-gagnant, c'est un partenariat, pas du mécénat - par des groupes comme cela ne peut être que bénéfique. Nous allons pouvoir nous appuyer sur leurs réseaux et, d'autre part, l'association va nous donner une image plus industrielle que nous recherchons, permettre de sortir de celle de simple start-up », affirment Antoine Jouan et Jérôme Pénigaud, deux des créateurs de la société (le troisième est Florian Gardes, NDLR).

« Success story »

Autant dire que la bonne nouvelle n'est pas vraiment due au hasard, mais qu'elle répond « à une décision stratégique prise en février », indique Jérôme Pénigaud. « La volonté était de compléter notre offre, qui ne comporte pour l'instant qu'un seul produit, ainsi que de développer notre force commerciale pour aller chercher des marchés en Europe. Mais pour tout cela, il fallait que nous puissions lever des fonds importants, d'où notre démarche pour constituer un dossier. » Bien vu.

La success story continue donc pour ez-Wheel, fondée il y a trois ans par trois anciens ingénieurs de la Saft. L'entreprise compte aujourd'hui déjà 16 employés. « Nous devrions passer à 20 dans les mois à venir », ajoutent ses fondateurs.

L'idée géniale sur laquelle repose ce succès est d'avoir tout intégré dans la roue : batterie, moteur, électronique. « Tout a été miniaturisé, confirme Antoine Jouan. Nous sommes les seuls au monde à le faire. D'ordinaire, le moteur et la batterie sont installés sur le chariot de manutention, c'est compliqué et il faut parfois modifier le châssis. »

Rien de tel ici où la roue peut s'adapter à tout type de chariot et permet de transporter jusqu'à 1 tonne de charge à une vitesse maximale de 20 km/h.

« Tout le monde y gagne, l'entreprise en productivité et les employés en termes de réduction de la pénibilité du travail », observent Jérôme Pénigaud et Antoine Jouan.

100 % français

Dans le plus grand secret, ez-Wheel a conçu ces derniers mois une autre roue. Selon le même principe, mais « plus petite, pouvant supporter des charges d'une centaine de kilos au rythme de la marche à pied, qui pourrait être utilisée sur mobilier hospitalier ou des dessertes de composants pour l'industrie, par exemple », précise Antoine Jouan. Un produit qui sera présenté au salon Médica de Dusseldorf, puis au Salon de la manutention à Paris, en novembre, « deux rendez-vous importants pour percer en Europe », insiste Jérôme Pénigaud.

Face à une croissance rapide, la société se trouve désormais un peu à l'étroit au sein des locaux de la pépinière angoumoisine, « qui nous a vraiment beaucoup aidés ». L'idée est de trouver un autre lieu, d'ici un ou deux ans.

Mais que l'on se rassure, pas question pour le trio fondateur de quitter l'environnement charentais. « Il y a une vraie synergie industrielle qui s'est créée autour de nous. Les batteries sont fabriquées par la Saft, les moteurs par Leroy-Somer. On se repose sur leur savoir-faire industriel. Ce sont des noms reconnus. Cela a dû aussi convaincre le fonds d'investissement dans son choix. Alors, pourquoi quitter ce qui fonctionne bien ? » confient Jérôme Pénigaud et Antoine Jouan.

Plutôt rassurant à l'heure où l'on parle sans cesse de délocalisations. « Notre grande fierté est de proposer un produit 100 % français », disent-ils.

Publié le 15/10/2012 à 06h00 | Mise à jour : 15/10/2012 à 09h41 - Par Didier Faucard

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