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la Cagouille Enchaînée
18 décembre 2012

M'AS-TU VU ?

La presse allemande revient sur le referendum égyptien sur la nouvelle constitution et sur la polémique autour de la vidéosurveillance qui renaît en Allemagne, suite à l'attentat manqué de la gare de Bonn.

Les caméras de surveillance de la gare de Bonn sont moins performantes que n'importe quel téléphone cellulaire, ironise la Frankfurter Allgemeine Zeitung. Elles filment, mais n'enregistrent pas. Tout simplement parce que la Deutsche Bahn, les chemins de fer allemands, et la police fédérale ne sont pas d'accord pour savoir qui doit en assumer le coût.

Si c'est vraiment une question d'argent, se demande die Welt, pourquoi Berlin et la Deutsche Bahn sont-ils incapables de réaliser un investissement qu'une chaîne de restauration rapide a mis partout en place ? La caméra de la filiale du McDonalds de la gare de Bonn, elle, enregistre. Dire que c'est l'absence d'un mandat correspondant qui fait que les caméras de sécurité n'enregistrent pas ce qu'elles filment est ridicule. En cas d'incendie, les systèmes automatiques d'extinction se déclenchent-ils uniquement après que les pompiers ont donné leur autorisation ?

La vidéosurveillance repose sur le fait que les criminels ne veulent pas être vus, analyse la Süddeutsche Zeitung. Les terroristes, eux, veulent être vus. Les caméras sont pour eux des témoins muets. Mais ces témoins muets ne doivent pas non plus être aveugles.

Une constitution doit protéger les droits de tous les citoyens d'une nation

Le quotidien de Munich revient également sur le référendum en Égypte remporté par les Frères musulmans malgré une faible participation électorale. La loi fondamentale allemande a été conçue par ses pères comme un consensus pérenne sur la vie commune au sein d'une nation. La nouvelle constitution égyptienne, elle, est conçue pour diviser la société, car elle place les valeurs des musulmans orthodoxes au-dessus des lois civiles et ainsi, des droits des femmes, des chrétiens ou des autres Égyptiens musulmans séculiers. Elle remet en question le fondement de la société égyptienne : cette pluralité religieuse, spirituelle et politique édifiée depuis des siècles, dans laquelle se sont toujours reconnus les Égyptiens.

Suite aux persécutions dont ils ont été victimes dans le passé, il est normal pour les islamistes tunisiens et égyptiens de vouloir participer au paysage politique de leurs pays respectifs, explique die tageszeitung. Toutefois, ils manquent de concepts économiques durables et la situation sociale de leurs concitoyens n'a guère évolué depuis leur arrivée au pouvoir. Leur succès politique est donc fragile et il est prévisible qu'il ne se renouvellera pas. Il n'en reste pas moins qu'il faut compter sur cette force politique. De manière idéale, comme partenaire d'un dialogue démocratique ouvert et vivant, conclut le quotidien de Berlin.

  • Date
    17.12.2012
  • Auteur
    Christophe Lascombes
  • Edition
    Sébastien Martineau

DW.de

 

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