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la Cagouille Enchaînée
15 janvier 2013

Contrat de génération, les jeunes ne se contenteront pas de demi-mesures ! (Jeunes communistes)

Les discussions à l’Assemblée Nationale, du projet de loi concernant la mise en place du « contrat de génération », s’ouvrent aujourd’hui. Après la mise en place des controversés « emplois d’avenir », le Mouvement des jeunes communistes manifeste des réserves.

La réponse a apporté au chômage de masse frappant la jeunesse est un sujet prioritaire et d’une urgence indéniable. La démarche gouvernementale de tutorat entre le salarié sénior et le salarié jeune, ne saurait être intéressante que si elle se construit avec la volonté d’un partage de tous les savoirs des uns comme des autres, et d’une véritable sortie de la précarité. Par conséquent, nous ne pourrions cautionner un contrat qui vise à considérer le jeune comme un « sous-travailleur », tant dans son statut que dans les pratiques professionnelles. Quelle reconnaissance alors, des qualifications et des diplômes des jeunes nouvellement embauchés ? Quelle reconnaissance pour le jeune et le sénior de la formation apportée par ce contrat ? De plus, si le contrat prévoit une embauche en CDI du jeune, rien n’est dit sur les conditions de travail des séniors, la prévention de la pénibilité et l’amélioration des conditions de travail qui ont  disparu des mesures à négocier dans les accords collectifs. Ce sujet est pourtant essentiel pour le maintien dans l’emploi jusqu’à la retraite de nos aînés. Aucun pas en avant non plus sur la formation des jeunes les moins qualifiés et la possibilité d’acquérir une qualification ou une certification professionnelle. C’est pourtant la condition sine qua none de l’insertion durable dans l’emploi pour notre génération.

Par ailleurs, le projet de loi nous informe qu’il prévoit une aide pour les entreprises de moins de 300 salariés, ainsi que des sanctions pour les entreprises (de plus de 300 salariés) qui ne mettraient pas en place ce type de contrat. Cependant, en y regardant de plus près, on constate que les sanctions prévues, ne sont en rien dissuasives pour ces entreprises qui ont « les moyens financiers de se mettre au-dessus des lois », à l’image des aides et des sanctions prévues pour l’embauche des travailleurs handicapés. Là encore, les réponses ne sont pas à la hauteur des enjeux. Il est nécessaire, à contrario, d’interdire et/ou de sanctionner de manière réellement forte le recours aux contrats précaires pour l’embauche de jeunes comme le proposent les jeunes communistes.

Enfin, si l’obligation d’embauche en CDI est une avancée non négligeable dans la lutte contre le chômage des jeunes, elle ne suffit pas à éradiquer la précarité dans l’emploi que nous vivons au quotidien. En effet, ce que nous gagnons d’un côté, nous le perdons de l’autre. Preuve en est avec l’accord « MEDEF/CFDT », antidémocratique car loin de réunir la majorité syndicale requise, sur la prétendue sécurisation de l’emploi qui vient d’être entériné, qui sacrifie le code du travail sur l’autel de la flexibilité avec la facilitation des licenciements, le recours à de nouveaux contrats dits « intermittents » ou avec encore la mise en place de nouvelles exonérations patronales. Pire, il autorise les accords de "sauvegarde de l'emploi" qui permettront à une entreprise de moduler le temps de travail ou les salaires en cas de difficulté, ce qui constitue une porte au chantage permanent. Nous le répétons, cet accord n’est qu’une sécurisation du licenciement et ne fera qu’aggraver la situation d’extrême précarité que vivent les travailleurs, notamment jeunes de notre pays.

C’est pourquoi, en opposition au « choc de compétitivité » prôné par le patronat et les relais de  l’idéologie capitaliste, nous affirmons notre combat pour la sécurisation des parcours professionnels et de formation, combat qui sera au cœur de nos initiatives de l’année 2013.

- le 15 Janvier 2013

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