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la Cagouille Enchaînée
21 janvier 2013

Berlin et Paris à partis liés

Le parlement allemand, le 30 décembre. (Photo John MacDougall. AFP)

A l’occasion du cinquantième anniversaire du traité de l’Elysée, François Hollande est reçu aujourd’hui par Angela Merkel.

Par LILIAN ALEMAGNA Envoyé spécial à Berlin

Cette fois-ci, c’est aux Français d’y aller. A l’occasion du 50e anniversaire du traité de l’Elysée, tout le gouvernement et les députés se déplacent à Berlin pour célébrer l’amitié franco-allemande scellée le 22 janvier 1963 par Charles de Gaulle et le chancelier Konrad Adenauer. Il y a dix ans, les Français avaient accueilli les Allemands en grande pompe à Versailles. Aujourd’hui, François Hollande est reçu par Angela Merkel. Demain, après un 15e Conseil des ministres franco-allemand, tout le monde se retrouve dans l’enceinte du Bundestag avec, au programme, discours et déclaration commune. Et les partis français sont devenus très germanophiles ces temps-ci.

Au PS, Harlem Désir ne fait plus une allocution sans parler des «camarades» du SPD. Au Front de gauche, on n’a jamais autant pris l’avion pour Berlin. A l’UMP, l’Allemagne est devenu «le modèle». Et chez les écologistes, on dresse toujours des louanges aux Grünen. «Dans un contexte de crise de la zone euro, il y a une discussion sur les modèles, observe Claire Demesmay, chercheuse à l’Institut allemand de politique étrangère de Berlin. Les partis français regardent ce qu’il se passe en Allemagne. Mais ce regard est asymétrique.»

En une décennie, le changement est radical. Au tournant des années 2000, les socialistes français étaient en compétition frontale avec les sociaux-démocrates allemands et leurs réformes libérales. A droite, pour cause d’entente entre Jacques Chirac et le chancelier SPD Gerhard Schröder, on délaissait les amis chrétiens-démocrates de la CDU. La gauche radicale française, comme sa cousine allemande, était atomisée et s’attelait d’abord à sortir du plancher électoral national. Quant aux Verts, ils étaient vus en outre-Rhin comme des rouges quand les Grünen étaient, eux, taxés de «réalos» libéraux par les Français. Mais aujourd’hui«on se réfère à l’Allemagne, souligne Claire Demesmay. Par exemple, pour une partie du Front de gauche, Die Linke est devenu une référence dans une sorte d’autoencouragement. A l’inverse, Sigmar Gabriel [le président du SPD, ndlr] a véhiculé dans son parti un message d’une gauche qui gagne en citant en exemple le PS. Sauf qu’avec les difficultés de Hollande une partie du SPD ne se réfère plus aussi facilement à la France».

Cette germanophilie soudaine des politiciens français sert avant tout à donner du crédit international à leurs responsables, surtout à un an et demi des européennes. Et sur le fond, même si les divergences s’estompent, il reste encore du chemin pour que naisse un jour un vrai programme politique franco-allemand.

20 janvier 2013 à 20:56 (Mis à jour: 21 janvier 2013 à 13:07)

LIBERATION.fr

A lire aussi  sur chaque parti, «Entre PS et SPD, les liens renoués», «L'UMP encore loin de l'opulence de la CDU», «EE-LV à l'école des Grünen», «Le Front de gauche et die Linke: les camarades»

 

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