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la Cagouille Enchaînée
9 février 2013

Hypermarchés en Charente : Leclerc écrase les prix

L'UFC Que Choisir vient de publier une grande enquête sur les prix dans les grandes surfaces La Charente est en dessous de la moyenne nationale, mais avec de grandes disparités Explications.

Le prix moyen du chariot s\'élève à 207 € en Charente quand la moyenne nationale est à 215 €. Chaque enseigne a ses arguments. Photo Majid Bouzzit

Le prix moyen du chariot s'élève à 207 € en Charente quand la moyenne nationale est à 215 €.
Chaque enseigne a ses arguments.  Photo Majid Bouzzit

A 207 € en moyenne le chariot rempli de 77 produits de consommation courante (1), la Charente se situe nettement en dessous de la moyenne nationale (215 €), selon l'enquête que vient de publier le mensuel Que Choisir. Le magazine de l'association de consommateurs a visité 1 670 grandes surfaces - à l'exclusion des hard discount -, dont 19 dans le département où Leclerc, comme dans toute la France, truste les premières places (voir tableau) avec des prix allant de 197 à 204 €.

«C'est parce qu'on achète bien et qu'on prend moins de marge», sourit Pascal Gruau, le patron du Leclerc de La Rochefoucauld. Olivier Gallois, son homologue de Barbezieux, est très fier d'arriver en deuxième position, tout près derrière l'hypermarché d'Angoulême. «Nous avons la religion du prix. On est durs avec les fournisseurs, mais on les intéresse parce qu'on est les premiers en parts de marché.»

Disparités sous une même enseigne

Certaines disparités sous une même enseigne étonnent. L'Intermarché de Cognac est en cinquième position (204 €), alors que celui de Jarnac arrive en onzième position (214 €). «Ils s'adaptent à la concurrence, décode Gilbert Fontaine, conseiller UFC. Le fait qu'ils aient les mêmes centrales d'achat ne change rien.»Ce que confirment les intéressés qui avouent se marquer à la culotte avec toute une panoplie d'outils: achats de listings de prix, visites dans les autres enseignes, surveillance des indices nationaux.

«La concurrence est plus rude ici», justifie Daniel Travini, le patron de l'Intermarché de Cognac, qui doit faire face à la concurrence de Leclerc, Auchan, Écomarché. À Jarnac, José Da Silva tient compte de ses voisins, mais il défend une autre politique: «Je ne peux pas enclencher une guerre que je suis sûr de perdre. Leclerc achète mieux que nous. Mais les prix bas, si c'est bien pour le client, c'est moins bien pour les agriculteurs. C'est important de payer le bon prix. Il enfonce le clou: Je dois aussi préserver l'emploi. Il faut que je fasse de la marge pour payer mes employés.»

Les mieux placés en prix, à l'exception du Carrefour (2) de Soyaux, sont tous des «indépendants», des chefs d'entreprise propriétaires de leur magasin. Un gros avantage pour Olivier Gallois: «On a des staffs moins importants, on a besoin de moins de marge pour faire tourner les magasins. Et on n'a pas d'actionnaires à rémunérer.»

Marge de manoeuvre locale

Daniel Travini ajoute: «Bien sûr, on a une politique de prix préconisée par l'enseigne nationale, mais on reprend la main au niveau local.» Philippe Hermann, le directeur du Géant de Champniers, bon dernier du classement, confirme qu'il a peu de marge de manoeuvre pour les marques nationales ou les marques de distributeurs: «On a plus de latitude sur les produits frais et sur les produits locaux.» José Da Silva donne un autre exemple: «Chez Intermarché, on est très bons en marques distributeurs, parce qu'on a des PME intégrées dans le groupement. Ça écrase les frais.»

Les patrons de grandes surfaces sont unanimes: «Les clients sont très attentifs aux prix.» Pascal Gruau ajoute: «Ils prennent beaucoup de premiers prix, ils sont très sensibles aux promos, aux soldes. Si les prix dans un magasin font trop le yo-yo, le client va voir ailleurs.» Daniel Travini confirme: «On préfère tenir un prix à l'année plutôt qu'avoir un prix coûtant une semaine par an. Il observe un autre phénomène: Les clients sont très sensibles aux avantages, à ce que leur apporte une carte de fidélité. Ils sont très "promophages".» José Da Silva est bien conscient du faible pouvoir d'achat des Charentais: «On en tient compte en privilégiant les premiers prix.»

(1) Ces produits vont du liquide vaisselle au pot de rillettes en passant par les croquettes pour chat, les aliments pour bébé, le whisky ou le kilo de bananes. Ils mélangent les marques nationales et les marques distributeurs. L'enquête a été réalisée au mois de septembre.

(2) L'enseigne Carrefour a refusé de répondre à nos questions.

Géant risposte

Le Géant de Champniers est le seul magasin testé en Charente à être au-dessus de la moyenne nationale, à 222 € le chariot. «L'enquête a été faite fin septembre, juste avant qu'on enclenche une campagne massive de baisse des prix, indique le service communication. Les relevés effectués par les panélistes font ressortir que Géant est aujourd'hui l'enseigne alimentaire la moins chère de France en marques distributeurs et premiers prix.» Et si le client trouve moins cher sur 3 000 produits de référence, on lui remboursera dix fois la différence! Philippe Hermann, directeur du magasin charentais, ajoute: «À partir de lundi, notre drive sera aligné sur les prix les moins chers de la région.»

Les comparateurs de prix limités

Quiestlemoinscher.com et Prixing permettent de comparer les prix dans de nombreuses enseignes. À condition d'avoir du temps et d'être méthodique. Quiestlemoinscher.com est un comparateur estampillé Leclerc, même si les relevés sont effectués par une société indépendante. Son défaut principal est que les enquêtes ne sont pas régulières. Prixing affirme faire ses relevés au maximum toutes les semaines. Le plus pratique est de télécharger les applications pour smartphone. Il y a le choix entre scanner les produits sur place, dans la grande surface où l'on se trouve, pour savoir si c'est moins cher ailleurs. Il y a aussi la possibilité de constituer sa liste de courses chez soi afin de savoir où l'addition sera la moins salée pour l'ensemble de la liste. Pour un comparateur comme pour l'autre, le nombre de magasins testés est limité.

Enquête discrète si possible

En Charente, ce sont trois bénévoles de l'UFC Que Choisir qui se sont partagé le travail d'enquête du 29 septembre au 6 octobre, dont Geneviève Muffon, la présidente. «On passe une heure et demie à deux heures dans chaque magasin, raconte-t-elle. On ne se fait pas connaître et on essaie de travailler discrètement. Parfois, on joue au chat et à la souris entre les rayons. Quand j'ai des courses à faire, j'en profite. Sinon, je prends un chariot, je mets quelques bricoles dedans et je les repose. Elle sourit. Oui, on se fait sûrement repérer. Mais en Charente, on ne s'est jamais fait virer, ce qui est parfois le cas dans d'autres régions. Le mot d'ordre de la fédération, c'est d'expliquer qu'on relève des prix pour nous, ce qui est tout à fait légal. Si on nous demande d'arrêter, on s'en va.»

9 Février 2013 | 04h00 - Mis à jour | 07h24 - Laurence Guyon

CHARENTELIBRE.fr

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