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la Cagouille Enchaînée
30 juin 2015

Piketty : "Entre 2009 et 2014, la Grèce est le pays qui a le plus réduit son déficit"

Thomas Piketty était face à Jean-Jacques Bourdin ce matin. Il est revenu sur le traité transatlantique, le cas Snowden mais aussi sur la question de la dette grecque. Sur ce dernier sujet, l'économiste est venu apporter un peu de dissonance dans le concert anti-Tsipras entonné par une grosse partie des médias français.

 

Piketty

Invité ce matin de Jean-Jacques Bourdin, l’économiste Thomas Piketty qui a vendu pratiquement deux millions d’exemplaires de son livre Le Capital au XXIe siècle à travers le monde, n’a pas mâché ses mots sur les actuelles négociations sur le traité transatlantique. Interrogé sur le fait de savoir si, après les révélations des écoutes de la NSA, il fallait suspendre les discussions avec les « alliés » américains, Piketty a pointé le manque de réactions des dirigeants politiques et des institutions européennes : « C’est clair que les Etats-Unis abusent de leur pouvoir, de leur position hégémonique, je pense donc qu’il faudrait une réaction européenne beaucoup plus forte. Par exemple, la France et l’Allemagne et d’autres pays de l’Union européenne auraient dû accueillir Snowden. (…) Tout le monde se rend compte maintenant que Snowden a quand même joué un rôle essentiel dans la révélation aux Européens et aussi aux Américains de ce qui se passait. »

Ce pragmatisme ne quitte pas l’économiste quant il s’agit de parler du cœur même du Tafta : « Je pense qu’il y a des choses très dangereuses potentiellement dans ce traité. Il y a beaucoup de mesures de transparence financière, de transparence démocratique qui devraient figurer dans ce traité alors qu’au contraire on va plutôt avoir tendance à donner plus de pouvoirs à des instances relativement opaques comme les cours d’arbitrage. » Ces fameux tribunaux privés supranationaux qui permettraient à des multinationales d’attaquer des Etats si les réglementations en vigueur viennent gêner leurs petits affaires. Et Piketty, pour conclure sur le sujet, de rappeler une cruelle évidence : « Il faut que l’Europe s’affirme comme une puissance et comme ayant une vision du monde (…) et arrête de se faire piétiner en permanence sans réagir. »

 


Espionnage de la NSA: "La France et l’Allemagne... par BFMTV

 

Questionné sur ce qu’il voterait au référendum grec, notre économiste n’a pas fait de mystère : « Si la question posée est : “Est-ce que le plan des créanciers est bon ou pas”, si c’est ça la question posée, pour moi la réponse est claire : c’est un mauvais plan ». Et de rétablir un peu de vérité sur la situation grecque et le soi-disant manque de volonté de Tsipras de participer aux discussions avec les européens : « La Grèce est le pays qui, entre 2009 et 2014, a le plus réduit son déficit (...) et c’est là qu’on en vient à la situation actuelle et au mensonge des Européens vis-à-vis de la Grèce. Depuis 2014, la Grèce est en léger excédent primaire, ce qui veut dire que les Grecs payent un peu plus d’impôts que ce qu’ils reçoivent en dépenses publiques. Les Européens, en 2012, avaient promis que quand les Grecs seraient en excédant primaire, alors il y aurait une négociation pour la restructuration de la dette. Et là, les Européens au cours de l’année 2014, on en fait dit : “On en parlera plus tard”. Depuis six mois, les gouvernements européens continuent de dire ça. (…) Il faut que les dirigeants européens, en commençant par Hollande et Merkel, prennent leurs responsabilités et disent clairement que la restructuration de la dette, ce n’est pas pour après demain, c’est pour maintenant. »

 

 

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