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la Cagouille Enchaînée
4 juillet 2015

A Paris, la gauche manifeste sa solidarité avec les Grecs

 

GrèceAvec

 

Ce 2 juillet, 3000 personnes ont défilé en solidarité avec le peuple grec à Paris, à l’appel de quatre syndicats et du collectif “Avec les Grecs”. Reportage.

“OXI – NON – NEIN” : le slogan est écrit noir sur rouge sur une pancarte tenue à bout de bras par une jeune femme en tête de cortège, ce 2 juillet à Paris. En trois langues, pour que le message soit entendu par-delà les frontières, en Grèce et en Allemagne. Alexis Tsipras, le premier ministre grec, qui a confirmé la tenue le 5 juillet d’un référendum sur le plan de réformes proposé par les créanciers du pays, n’est pas seul. A l’appel de quatre syndicats – CGT, FSU, FO et Solidaires – et du collectif unitaire “Avec les Grecs”, ils ont été 3000 – selon la police – à braver la canicule pour manifester de Bastille à République.

Sous un soleil de plomb, citoyens, militants associatifs (Attac, Copernic, Act Up…), syndicaux et politiques (Parti de gauche, PCF, NPA, EE-LV principalement) ont commencé à se rassembler à 18h30. Rarement cortège aura démarré aussi vite, vers 18h50, moins pour désemplir la place – loin d’être comble – que pour échapper à l’exposition du soleil, selon toute vraisemblance. “Il y a du monde, c’était pas gagné avec cette canicule”, se réjouit un militant du PG, venu avec ses camarades montrer son “soutien au peuple grec” et son opposition à l’austérité. A quelques pas de lui, un simple citoyen peste contre les partis venus “avec leurs gros drapeaux”. Ils mettront leurs divergences de côté le temps de la manif.

 

GrèceAnticapit

A 19h, le cortège s’engage boulevard Beaumarchais. A sa tête, l’unité des organisations de gauche opposées à l’austérité s’érige en symbole. Le député européen (PG) Jean-Luc Mélenchon, le conseiller régional (PG) Eric Coquerel, l’ex-député européen Liêm Hoang-Ngoc (qui a récemment quitté le PS pour se rapprocher du Front de gauche), des représentants du PCF et Pierre Larrouturou, co-président de Nouvelle Donne, défilent côte à côte.

La figure fédératrice d’Alexis Tsipras et la situation urgente de la Grèce, pressée par le FMI et l’Eurogroupe de se plier à leurs exigences, colmate les brèches de l’autre gauche. La solidarité prime, comme en témoigne la banderole derrière laquelle ils s’alignent : “Avec les Grecs, unis contre l’austérité, refusons les diktats de la finance”.

“Ils veulent nous faire croire qu’il n’y a pas d’alternatives”

“So-so-so, solidarité, avec le peuple grec !”, “Démocratie, avec le peuple grec !”, “En Grèce, en France, résistance !”, clament-ils. “Hollande, où es-tu ?”, lance une voix de stentor entre deux slogans. Baskets aux pieds, Pierre Larrouturou s’indigne du “supplice chinois” auquel les Grecs sont soumis :

“Il y a eu des erreurs des deux cotés, mais aujourd’hui, pour des raisons politiques, on veut donner l’impression qu’il n’y a pas d’alternatives possibles en Europe. Ce n’est pas vrai économiquement, puisque la BCE créé chaque mois 60 milliards d’euros pour les donner aux banques gratuitement. Comment croire qu’on ne peut pas trouver 1,5 milliard pour aider la Grèce ? En 1953 l’Allemagne a vu sa dette divisée par deux quand elle n’arrivait pas à la payer. Ni les Français, ni les Allemands, ni les Italiens n’ont vu leurs impôts augmenter pour autant. Et personne n’a demandé à l’Allemagne de quitter l’UE à l’époque”.

 

GrèceGauche

“Hollande compte sur un échec de Tsipras”

Quelques groupes de militants plus loin, Julien Bayou, porte-parole d’Europe Ecologie-Les Verts, et artisan du rassemblement de la gauche au gymnase Japy en janvier dernier, partage une conviction similaire :

“Ils veulent montrer qu’il n’y a pas d’alternatives autres que l’austérité, c’est tout l’enjeu de ce référendum. Hollande compte sur un échec de Tsipras, et anticipe un ‘oui’ de la peur. Les gouvernements allemand et français vivent la victoire de Syriza comme un poison, d’autant plus que la Grèce parvient à dégager le plus gros excédent primaire, c’est-à-dire une baisse des dépenses publiques et une augmentation des recettes. Cela prouve qu’ils font des compromis et des efforts.”

Qu’adviendra-t-il le 5 juillet prochain ? Si le oui l’emporte, Tsipras devrait organiser de nouvelles élections, et se représenter. Syriza était passé à deux sièges de la majorité absolue aux dernières élections législatives en janvier (avec 36,3%). Si le non l’emporte, cela confirmerait qu’une alternative est possible, et permettrait à Tsipras de négocier de nouveau. “Notre choix est de rester dans l’euro (…) le message est que le gouvernement grec va continuer de se trouver à la table des négociations au lendemain du référendum”, a-t-il affirmé.

GrècePosters

A Paris, les manifestants lorgnent vers l’Espagne, où une potentielle victoire de Podemos en fin d’année soulèverait un espoir nouveau pour renforcer l’opposition à l’austérité en Europe. “On va dans le mur avec ces politiques d’austérité. On est des millions à vouloir réfléchir et agir pour une alternative”, conclut Pierre Larrouturou.

 

LesInRocks.com

 

 

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